Bureau de Béjaïa Azwaw N'Djima Même si l'équipement paraît anodin, son inexistence engendre des désagréments aux vendeurs et aux consommateurs, si l'on se réfère à l'adage " le cordonnier mal chaussé ". Il en est de même pour la ville de Béjaïa, une ville côtière, dotée d'un port de pêche, mais dont le seul lieu faisant office de poissonnerie est le marché communal les Babors (El Khemis). Celui-ci, qui est dans un état de dégradation des plus avancés, ne répond à aucune norme légale à la vente de poisson, ni d'ailleurs aux autres aliments. Des étalages de fortune présentent le vertébré aquatique, si ce n'est pas à même le sol dans un cageot tout juste incliné et où les vendeurs vantent la qualité de leur poisson. L'arrosage du poisson qui est un réflexe des vendeurs pour maintenir la marchandise aussi fraîche qu'ils le peuvent, engendre des désagréments olfactifs même aux plus enrhumés. En effet, des odeurs nauséabondes se dégagent du sol, produites par les eaux dégoulinant des cageots, une odeur qui imprègne l'asphalte, attirant mouches et insectes. Pour les poissonniers, cette situation est due au laisser-aller des services de nettoyages de la commune, qui ne viennent plus laver à grande eau l'espace de vente comme ce fut le cas à une certaine époque. Pour justifier ce constat, l'APC a installé la benne à ordures devant la porte du marché, qui plus, n'est remplacée que lorsqu'elle est pleine, ce qui dégage des odeurs des plus nauséabondes et attire plus d'un animal tels les rats, souris, chats et même chiens qui ne cessent de roder autour de la benne même en pleine journée. Cette situation est constatée aux alentours de tous les marchés de la ville qui, en réalité, n'ont de nom que celui de marché. A ces poissonniers des Babors s'ajoutent les magasins spécialisés dans la vente de poisson, une activité qui a proliféré ces dernières années et où la même opération pour le maintient du poisson frais est appliquée, mais ces derniers n'hésitent pas à rincer à grande eau le pas de porte de leurs magasins. En effet, ils considèrent que les mauvaises odeurs, font fuir la clientèle une conception que les poissonniers des marchés ne semblent pas prendre en considération et qui préfèrent pointer du doigt les services communaux. Les marchands ambulants quant à eux, leurs passages et leurs haltes sont repérables aux traces de liquide de couleur rouge terne que laissent traîner derrière eux leur moyen de transport manuel. Pour les uns comme pour les autres, la réalisation d'une poissonnerie, de chambres froides et de fabriques de glace pilée n'est plus une nécessité mais une urgence. Il faut dire que malgré tous ces désagréments et le prix exorbitant du poisson, il est impératif de s'interroger sur le savoir-vivre en matière culinaire des Bédjaouis, particulièrement pour le poisson, alors que de nos jours ils achètent la sardine à 100 DA et ce, à 18h. Alors que nos parents nous ont inculqué que la sardine est " donnée " dès que l'horloge indique 11 h du matin. Peut-être que la pêche de la sardine ne se fait plus la nuit ? Alors à chaque ère son comportement