Il est fort possible que certaines incompréhensions relatives aux exigences d'efficacité de la lutte contre le terrorisme se manifestent, plus particulièrement quand il s'agit des victimes civiles. Il est vrai que quand il y a des victimes civiles, l'incompréhension très souvent emprunte le chemin de la moralité et non celui de la rationalité. C'est le genre de situation qui met dans l'embarras tous ceux qui doivent par profession annoncer l'évènement et en expliquer les raisons. Tous ceux qui font des approches du terrorisme parce qu'ils sont indignés à juste raison de l'extrême violence que celui-ci intègre dans sa stratégie quotidienne savent que celui-ci ne recule jamais devant l'effusion du sang, et que c'est sur les massacres qu'il construit sa dissuasion de façon à accroître les vulnérabilités de la communauté internationale et des Etats qu'il voudrait voir se soumettre à sa volonté. Plus le terrorisme intimide, terrorise, divise les opinions des Etats quand ils doivent faire face à des prises d'otages, plus il obtient les fruits de ces exigences et plus il récidive et fait encore plus de victimes. Comment lutter contre le terrorisme? Il y a des puissances occidentales tels les Etats-Unis qui ont fait des centaines de milliers de victimes civiles classées qualifiées de dégâts collatéraux au nom de la lutte contre le terrorisme. Ce ne sont pas les cas afghans et irakiens qui vont nous démentir. Quant à l'Algérie, c'est dans la transparence qu'elle a informé le monde entier des piliers qui fondent à la fois sa politique extérieure et sa doctrine de défense, notamment pour ce qui concerne la lutte contre le terrorisme. Elle a emprunté le chemin des Nations unies pour rendre internationale l'obligation de criminaliser le paiement des rançons, et également d'interdire les négociations avec des terroristes. Les Nations unies ont réagi favorablement aux demandes formulées par l'Algérie de donner une couverture onusienne à ces interdictions.Aujourd'hui, face à la prise d'otages de In Amenas, que faudrait il-faire ? Comment le faire et pourquoi le faire ? Faudrait-il condamner l'avenir au nom du présent ? Faudrait-il dire que cela a été une erreur de faire des lois pour encadrer la lutte contre le terrorisme ? Faudrait-il accepter de courir le risque à l'avenir d'avoir affaire face à des milliers de prises d'otages avec des milliers de victimes civiles ? Il y a un choix à faire ; lutter contre le terrorisme ou se soumettre au terrorisme N.Benbachir