Le rôle particulièrement significatif joué par les forces spéciales de l'ANP dans le dénouement de la prise d'otages à In Aménas a été un message fort adressé à toutes les parties qui osent encore se manifester pour la déstabilisation du pays. Le fait que cette opération militaire pour sauver les otages a suscité l'adhésion et la reconnaissance du pays et d'une très grande partie de l'opinion internationale, c'est déjà un signe de confiance, qui donne à l'action de l'ANP toute sa légitimité. Dès lors que l'Armée œuvre pour la défense et la sécurité du pays, il faut admettre que cette sécurité tend à la préservation de la paix sociale. La société algérienne en général devrait, donc, porter la responsabilité de cette " sécurité " par la définition de sa mobilisation susceptible de garantir la stabilité sociale, repère fondamental à la cohésion nationale. Ainsi exprimée dans ses missions et ses objectifs, l'ANP traduit une réalité que personne ne parviendra à masquer. De cela dépendent la sécurité et la garantie de la souveraineté nationale sur le plan politique et économique. C'est dire que le décret présidentiel concernant la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis le mois de février 2011, a permis d'une manière efficace d'engager l'Armée directement dans la lutte contre le terrorisme et la subversion sur des bases juridiques. Une mission qui lui a été confiée et qui confirme que la conduite et la coordination des opérations de lutte contre le terrorisme et la subversion sont prises en charge par l'Etat-major de l'ANP. D'ailleurs, les modalités de cette nouvelle mission ont été précisées par un arrêté conjoint du ministère de la Défense nationale et du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le décret présidentiel en question relatif à l'engagement d'unités et formations de l'ANP dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la subversion est venu substituer un " fondement législatif " et " réglementaire nouveau " à celui prévu dans le texte législatif de 1993 prorogeant l'état d'urgence. De fait, ledit décret n'instaure aucune situation nouvelle mais a permis par contre, " la poursuite de la participation de l'ANP à la lutte contre le terrorisme jusqu'à son terme ". C'est donc dans un contexte favorable que l'Etat-major de l'ANP vient de jeter les bases d'une nouvelle bataille face au terrorisme multinationale, c'est-à-dire une vaste aire d'opérations qui vise toutes activités d'atteinte à la sécurité du pays et à toutes les tentatives qui s'y rattachent directement ou indirectement. Rien d'étonnant, dans ces conditions, que l'Etat-major militaire, qui pratique maintenant la notion de professionnalisation de ses troupes, ait choisi de coordonner la lutte antiterroriste, surtout à travers le vaste territoire du Sahara que l'on considère, aujourd'hui, comme priorité au regard des installations pétrolières, des événements qui se déroulent au Mali et de la circulation des armes en provenance de pays voisins. La rapidité avec laquelle les forces spéciales de l'ANP ont investi le site pétrolier de Tiguentourine pour débusquer les terroristes, est révélatrice de l'importance que les hautes autorités civiles et militaires attachent à la défense de l'économie nationale. C'est dire toute la confiance justifiée en l'ANP par le peuple. Un fait d'évidence qu'il est vain de nier, surtout que l'Armée a su éviter au pays des écueils dangereux et dont la gravité justifie cette intervention "musclée " de ses forces spéciales pour qu'une telle aventure terroriste, fondée sur l'atteinte à la sûreté et à l'économie nationale, ne puisse jamais encore se produire.