Avant même que ne fut rendue publique la nouvelle vision française de l'immigration choisie, le Canada avait découvert le filon que pouvait lui procurer son ouverture sélective à l'immigration choisie, plus particulièrement, l'immigration algérienne composée de cadres scientifiques à la compétence avérée, au point où l'on disait qu'il s'agit d'une immigration de qualité. Bien des facteurs expliquent le choix fait par nos universitaires d'émigrer, particulièrement notre système économique qui ne permettait pas l'émergence des compétences. Les cadres ne sont pas toujours attirés par l'étranger par la seule rémunération, bien que cette préoccupation ne soit pas absente dans leurs décisions. En effet, il est difficile de renoncer à un salaire qui n'est en rien comparable à celui perçu en Algérie. D'ailleurs, les pouvoirs publics algériens ont, maintes fois, exprimé leur volonté de réformer le système des rémunérations pour tenter de fixer les compétences sur notre territoire. C'est ainsi que la Sonatrach a décidé dernièrement de revoir à la hausse les salaires distribués aux cadres pour les retenir dans le secteur public, de même que pareille volonté est exprimée en direction des hauts fonctionnaires de l'Etat qui font fonctionner les institutions et les entreprises à caractère stratégique. Les cadres sont également attirés à l'étranger par les moyens de recherche dont disposent les labos étrangers et qui ne sont pas encore disponibles chez nous, bien que les réformes en cours prévoient d'y remédier. Le président de la République a souvent eu une pensé pour les compétences "expatriées" en instruisant le gouvernement à l'effet de réunir les conditions les meilleures pour qu'ils puissent se mettre au service de leur pays. Une réflexion est engagée en la matière. Les cadres algériens expatriés font le bonheur de leurs employeurs à l'étranger, à la fois dans toutes les institutions, entreprises, organismes de recherche et même dans les universités du pays d'accueil qui s'enrichit de compétences sans avoir à supporter les frais de formation, car chaque cadre expatrié coûte énormément à l'Algérie qui a pris en charge sa formation depuis l'école primaire, et pas seulement sa formation. En quelque sorte, l'Algérie a investi dans la formation des cadres en faveur des économies étrangères. Il faudrait quand même reconnaître l'excellent niveau des formations prodiguées par nos institutions universitaires à travers la promotion des compétences de nos cadres émigrés, lesquels souvent ont investi dans la création de leurs propres entreprises.