Compte tenu de la situation actuelle du marché de travail français, il est vite conclu que la France est loin de se passer de l'immigration. Quelques semaines seulement après la publication de la liste des métiers exercés en France qui sont ouverts aux communautés émigrées, un autre rapport vient d'atterrir sur le bureau du patron de l'Elysée, Nicolas Sarkozy. Celui-ci, plus pointilleux et plus pragmatique est allé jusqu'à préconiser l'encouragement de l'immigration et l'allègement des mesures d'installation des étrangers sur le sol français. Le rapport a été élaboré par un proche conseiller du cercle présidentiel, en l'occurrence Jacques Attali, en sa qualité de président de la commission installée en vue d'étudier le marché de travail en France et les flux de l'immigration. Jacques Attali, dans son réquisitoire, souligne que "la France doit faciliter la délivrance de visas aux étrangers pour faire face à un marché du travail qui nécessite une nouvelle main- d'œuvre". Attali considère, par la suite, l'immigration comme étant "une chance, en tant que telle, source de création de richesse et donc de travail". Le rapport établi par la commission en question vient d'être ficelé et sera remis sur la table du locataire de l'Elysée le 23 janvier prochain. La proposition en question fait partie de 300 autres recommandations qui viennent d'être faites au président français sur les possibilités de consolider la croissance économique en France. En tout cas, il est utile de mentionner que depuis 2002, avec l'ascension de Nicolas Sarkozy, l'immigration a toujours provoqué un débat crucial et sensible en France eu égard aux thèses que l'actuel président français a toujours développées vis-à-vis des flux migratoires en France. Sarkozy, en effet, a toujours plaidé pour une immigration choisie sur la base de quotas. Cette option a été vite rejetée sans que la volonté du gouvernement français, à travers cette démarche, ne vise autre chose en définitive que d'absorber les compétences et les élites des autres pays, notamment celles de l'Afrique du Nord. Pour mieux expliciter ses recommandations, l'économiste Jacques Attali a déclaré, dans une interview qu'il a accordée au quotidien économique hexagonal "la Tribune", qu'au lieu d'une immigration restrictive (choisie), "au contraire, la France a besoin d'immigration, il faut s'ouvrir aux travailleurs d'Europe de l'Est, aux Chinois, à ceux des pays d'Afrique". Avant de justifier sa suggestion par le besoin de financement du système français des retraites en renouvelant la main-d'œuvre active en France. Après la publication des recommandations de la commission Attali, les observateurs sont nombreux à se demander si le président français va changer de vision à l'égard des immigrés de plus en plus nombreux à solliciter le travail en France. Mais ceci est loin d'être acquis à présent. En effet, la semaine dernière, Nicolas Sarkozy a réitéré ses projections vis-à-vis des flux migratoires provenant des autres pays qu'ils soient d'Europe de l'Est, d'Asie ou du continent africain en insistant sur le principe de "l'immigration maîtrisée ". Ceci, en conséquence, fait déduire que le rapport de la commission Attali a de minces chances de faire changer à Sarkozy son avis sur l'immigration. Pour rappel, il y a quelques semaines, un décret a été promulgué en France où ont été définis tous les métiers pour lesquels les préfets de France peuvent octroyer des autorisations de travail. Paradoxalement les Algériens ont été exclus desdits métiers malgré qu'il a été, à maintes reprises, établi que la main-d'œuvre algérienne est parmi les plus appréciées sur le marché du travail à l'échelle mondiale.