Le président Mohamed Morsi a appelé les Egyptiens à "rejeter la violence" après les affrontements entre manifestants proches de l'opposition et forces de l'ordre vendredi et samedi derniers, qui ont fait 22 morts et plus de 450 blessés, selon un nouveau bilan . "J'en appelle à tous les citoyens pour qu'ils adhèrent aux nobles valeurs de la révolution pour exprimer librement et pacifiquement leurs opinions, et à rejeter la violence dans les paroles et dans les actes", a-t-il déclaré dans des messages postés dans la nuit sur ses comptes Twitter et Facebook. M. Morsi a affirmé que les "criminels" responsables de ces violences seraient "poursuivis et traduits en justice", et a assuré que des policiers figuraient parmi les tués. Le ministère de l'Intérieur a quant à lui fait état de 95 blessés parmi ses hommes. "Les pouvoirs publics vont faire tout leur possible pour assurer le caractère pacifique des manifestations", a ajouté le chef de l'Etat égyptien. Selon le ministère la Santé sept personnes ont été tuées vendredi, six à Suez et une à Ismaïliya (nord-est), et 456 ont été blessées. Ces violences ont eu lieu à l'occasion des manifestations pour le deuxième anniversaire du début du soulèvement populaire, le 25 janvier 2011. Les 21 accusés du drame de Port-Saïd condamnés à mort La justice égyptienne a condamné à mort, hier, 21 personnes accusées d'être impliquées dans les violences ayant fait 74 morts l'an dernier après un match de football à Port-Saïd (nord-est). Des violences ont éclaté à Port-Saïd entre les forces de sécurité et des proches des condamnés qui avaient tenté d'envahir leur prison après l'annonce du verdict. Des assaillants inconnus ont ouvert le feu en direction de la police qui a riposté avec du gaz lacrymogène, selon des témoins. Des blindés ont été déployés pour disperser les contestataires alors que des violences ont éclaté dans des rues proches de la prison, et les commerces ont fermé. Dans la salle d'audience au Caire, le verdict a été accueilli par les cris de joie et les youyous des membres des familles des victimes. La justice a dit avoir transmis son verdict au mufti d'Egypte, les condamnations à mort devant être autorisées par cette autorité religieuse musulmane. Le président du tribunal a en outre fixé au 9 mars le verdict pour les 52 autres accusés, dont 9 policiers, jugés depuis avril pour leur responsabilité présumée dans les violences de février 2012 au stade de Port-Saïd. En février 2012, 74 personnes étaient mortes à Port-Saïd après un match entre le grand club cairote d'Al-Ahly et une équipe locale, Al-Masry. Ce drame, le plus meurtrier du football égyptien, s'était déroulé au stade de Port-Saïd après qu'Al-Masry avait fait subir sa première défaite de la saison (3-1) à Al-Ahly. Des centaines de supporteurs d'Al-Masry avaient envahi le terrain et lancé des pierres et des bouteilles en direction de ceux d'Al-Ahly. Les jours suivants, des milliers de personnes avaient défilé contre les forces de l'ordre, et des violences entre policiers et manifestants avaient fait 16 morts au Caire et à Suez (nord).