Les efforts de l'Union africaine dans le règlement pacifique des conflits ont été soulignés, dimanche dernier, à Addis-Abeba, par le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, lors de son intervention à la cérémonie d'ouverture de la 20ème session ordinaire du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. "Depuis notre dernier sommet, l'UA n'a pas ménagé ses efforts pour faire avancer la réflexion sur la promotion des voies pacifiques de règlement des conflits et des crises en Afrique", a déclaré M. Sellal. Il a ajouté qu'"en dépit des urgences, la contribution de l'Afrique à la cause de la paix et de la sécurité globales a marqué, au cours des derniers mois, une nouvelle avancée qu'il convient d'apprécier", citant notamment la 2ème conférence des Etats parties du Traité sur la zone exempte d'armes nucléaires en Afrique des 12 et 13 novembre 2012 (traité de Pelindabala). Le Premier ministre, qui a insisté dans son intervention sur la paix et la sécurité, a exprimé sa satisfaction quant aux progrès enregistrés par la Somalie depuis le dernier sommet de l'UA. "Pour ces succès sans précédent depuis 1991, il convient d'exprimer une vive appréciation à tous les acteurs, à commencer par le peuple somalien, la Mission de l'UA en Somalie (AMISOM), les pays de la région, l'UA et les partenaires concernés qui ont conjugué leurs efforts pour ouvrir cette nouvelle page de l'histoire de la Somalie", a indiqué le Premier ministre. "L'Algérie se félicite d'autant plus de ces évolutions qu'en réponse à l'appel de l'UA et par solidarité traditionnelle, elle s'est tenue, avec constance, aux côtés de la Somalie et de son peuple dans les épreuves difficiles qu'ils viennent de traverser", a-t-il ajouté. Evoquant le conflit opposant le Soudan et le Soudan du Sud, M. Sellal a estimé qu'il ne peut exister, en définitive, d'autre voie que celle du dialogue et de la négociation, a fortiori, a-t-il précisé, entre deux pays et deux peuples frères liés par l'histoire et des intérêts évidents partagés. Il a enchaîné sur la situation d'instabilité en République démocratique du Congo, pour exprimer la reconnaissance de l'Algérie aux pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lac (CIRGL) et à la communauté de l'Afrique australe pour le développement (SADC) pour leurs efforts visant notamment la mise sur pied d'une Force internationale neutre agissant en synergie avec la mission de l'ONU pour la stabilité en RDC. M. Sellal a abondé dans le même sens concernant la crise en République centrafricaine, soulignant la prompte réaction de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) et la capacité que cette organisation a démontrée pour faire prévaloir la voie du dialogue et l'option d'un processus politique inclusif. Le Premier ministre a également évoqué la situation en Guinée-Bissau, préconisant que toutes ces questions et défis ont besoin d'être appréhendés de façon lucide. Appel à l'évaluation de la santé maternelle et infantile en Afrique Pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Abdelaziz Ziari, a recommandé une évaluation sans complaisance de la situation de la santé maternelle et infantile en Afrique ainsi que l'intensification de la coopération au niveau du continent pour favoriser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Dans son allocution à la session de haut niveau sur la campagne pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique, organisée en marge du 20ème sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, M. Ziari a relevé l'interdépendance des problèmes liés à la santé, au développement social, aux droits de l'homme et à l'environnement. Il a fait remarquer que malgré les progrès importants réalisés par l'Afrique au cours de la dernière décennie, il n'en demeure pas moins que le continent continue de porter la part la plus lourde du fardeau des maladies demeurant évitables, en grande partie liées étroitement à la pauvreté. Le ministre a noté que ce sont les femmes et les enfants qui souffrent en majorité et qui continuent d'être les groupes les plus vulnérables du fait des taux élevés de morbidité et de mortalité. En ce sens, le ministre a indiqué que l'Afrique est le continent dont les progrès dans l'amélioration de la survie de l'enfant demeurent en deçà des attentes, dès lors que 46% de la mortalité infantile dans le monde est enregistré dans la région. La majorité des décès maternels enregistrés dans le monde surviennent en Afrique, a ajouté M. Ziari, déplorant que plus de la moitié des femmes enceintes ne bénéficient pas d'un suivi médical prénatal, tel que recommandé. Evoquant la situation en Algérie, M. Ziari a indiqué que la réduction de la mortalité maternelle et infantile a été facilitée notamment par un engagement politique au plus haut niveau de l'Etat, qui est, a-t-il expliqué, réaffirmé et appuyé par un financement conséquent basé sur le budget national. Il a en outre évoqué le rang de priorité nationale accordée à la santé maternelle et infantile, expliquant qu'il s'agit d'une priorité basée sur la prise en charge intégrée du binôme mère-enfant. M. Ziari, qui a souligné l'effort d'investissement consenti, a indiqué, également, que le taux de mortalité maternelle a connu un net recul, passant de 230/100 000 naissances vivantes en 1990 à 73,4/100 000 en 2011.