Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari, a recommandé, dimanche à Addis-Abeba, une évaluation sans complaisance de la situation de la santé maternelle et infantile en Afrique ainsi que l'intensification de la coopération au niveau du continent pour favoriser la réalisation des OMD. «Je demeure persuadé qu'à travers une évaluation sans complaisance de la situation de la santé maternelle et infantile dans notre continent et fort des progrès enregistrés, nous devons et nous pouvons par l'intensification de notre coopération, visant à accélérer la mise en œuvre de stratégies appropriées, être en mesure de favoriser la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en Afrique», a-t-il dit. Dans son allocution à la session de haut niveau sur la campagne pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA), organisée en marge du 20e du sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), M. Ziari a, à ce propos, relevé l'interdépendance des problèmes liés à la santé, au développement social, aux droits de l'Homme et à l'environnement. Il a fait remarquer que malgré les progrès importants réalisés par l'Afrique au cours de la dernière décennie, il n'en demeure pas moins que le continent continue de porter la part la plus lourde du fardeau des maladies demeurant évitables, en grande partie liées étroitement à la pauvreté. Le ministre a noté que ce sont les femmes et les enfants qui souffrent en majorité et qui continuent d'être les groupes les plus vulnérables du fait des taux élevés de morbidité et de mortalité. En ce sens, le ministre a indiqué que l'Afrique est le continent dont les progrès dans l'amélioration de la survie de l'enfant demeurent en deçà des attentes, dès lors que 46% de la mortalité infantile dans le monde est enregistré dans la région. La majorité des décès maternels enregistrés dans le monde surviennent en Afrique, a ajouté M. Ziari, déplorant que plus de la moitié des femmes enceintes ne bénéficient pas d'un suivi médical prénatal, tel que recommandé. Evoquant la situation en Algérie, M. Ziari a indiqué que la réduction de la mortalité maternelle et infantile a été facilitée notamment par un engagement politique au plus haut niveau de l'Etat, qui est, a-t-il expliqué, réaffirmé et appuyé par un financement conséquent basé sur le budget national. Il a en outre évoqué le rang de priorité nationale accordée à la santé maternelle et infantile, expliquant qu'il s'agit d'une priorité basée sur la prise en charge intégrée du binôme mère-enfant. Soulignant l'effort d'investissement consenti, M. Ziari a indiqué que le taux de mortalité maternelle a connu un net recul, passant de 230/100 000 naissances vivantes en 1990 à 73,4/100 000 en 2011, ajoutant que des progrès notables ont été également enregistrés dans la santé infantile, avec 43 pour 1 000 naissances vivantes en 2000 contre 22,5 pour 1 000 en 2011.