Swatch Group enregistre un nouveau record. Le numéro un mondial de l'horlogerie a vu son bénéfice net 2012 bondir de 26% à 1,61 milliards de francs suisse. Les analystes ne tarissent pas d'éloges. Le résultat opérationnel s'est accru de 22,9% à 1,98 milliards de francs suisse, a précisé le géant biennois avant-hier. La marge opérationnelle a grimpé de 23,9% à 25,4%, ce qui est à mettre à mettre au compte du fort développement dans les divisions Montres et Mouvements d'horlogerie/Composants. Le consensus des analystes interrogés par AWP anticipait en moyenne un bénéfice de 1,4 milliards de francs suisse et un résultat opérationnel de 1,8 milliards de francs suisse. La performance du groupe réjouit les investisseurs. "Il n'y a pas beaucoup de commentaires à ajouter à ce bénéfice époustouflant", a résumé la banque Notenstein. La question qui reste est de savoir si des progressions sont encore possibles à l'avenir. Pas cette année, en tous les cas, conclut-elle, en pointant les coûts d'intégration de la dernière acquisition: la marque américaine de joaillerie et d'horlogerie Harry Winston, dont Swatch s'est emparée en début d'année pour un milliard de dollars, soit l'acquisition la plus importante de son histoire. L'entreprise met en avant le potentiel de croissance de ce rachat. Le "roi des diamants" vient renforcer son secteur de la joaillerie, qu'elle cherche depuis longtemps à développer et rivalise avec les grandes marques que sont Bulgari, propriété de LVMH, ou Cartier, qui appartient à Richemont. Dans l'ensemble, les perspectives pour l'exercice en cours sont encourageantes. L'année a débuté "avec la poursuite d'une croissance saine en janvier", relève le groupe. "Les indicateurs des marchés aux quatre coins de la planète signalent toujours un potentiel de croissance", renchérit-elle dans son communiqué. Croissance escomptée entre 5% à 10% Une progression "à long terme de l'industrie horlogère helvétique de 5% à 10% par an semble réaliste", estime Swatch. La branche, qui devrait connaître un exercice 2012 record avec des exportations franchissant pour la première fois la barre des 20 milliards de francs suisse, se dirige en effet vers une année de consolidation plutôt que d'expansion à deux chiffres comme en 2011. L'an dernier, Swatch a étoffé ses ventes, publiées le 10 janvier, de 14% à 8,143 milliards de francs suisse, dépassant d'un milliard la marque record établie un an auparavant. Le pôle Montres & Bijoux, qui comprend notamment les marques Breguet, Blancpain, Longines et Tissot, a affiché la plus forte hausse: +15,6% à 7,29 milliards de francs suisse. Toutes les régions, en particulier l'Europe, les Etats-Unis, la Russie et le Moyen-Orient ont contribué au succès. Environnement nerveux Swatch met la hausse du bénéfice sur le compte d'une capacité d'utilisation élevée des installations de production, de méthodes de production novatrices et d'un bon contrôle des coûts. Le groupe parle toutefois d'un contexte économique très nerveux et d'un franc fort qui continue à peser. Bien que la monnaie suisse se soit un peu stabilisée, le chiffre d'affaires aurait été plus élevé d'un demi-milliard aux cours en vigueur en 2010, lit-on. La priorité de l'entreprise reste la fabrication de produits suisses novateurs et de qualité élevée. Forte hausse des effectifs Dans cet objectif, Swatch a créé 1 500 postes l'an passé, dont 900 en Suisse. S'y ajoutent environ 280 emplois via les acquisitions: le groupe a notamment pris le contrôle en avril dernier de Simon Et Membrez, qui compte 250 collaborateurs. Les effectifs totaux se montaient ainsi à plus de 29'700 personnes fin décembre. Ils seront encore gonflés cette année par les 535 employés d'Harry Winston. Le conseil d'administration proposera lors de l'assemblée générale du 29 mai une augmentation de 17,4% du dividende, soit 6,75 francs par action au porteur et 1,35 franc par action nominative. Avec des fonds propres de 9,34 milliards de francs suisse, correspondant à un ratio de 83,3%, la société affirme disposer "d'une assise très solide et financièrement indépendante". Le rendement des fonds propres s'est élevé à 18,5%, contre 16,8% un an plus tôt. Quelque 500 millions ont été investis, entre autres dans les capacités de production, pour normaliser les goulets d'étranglement encore existants. Sur le marché des actions, la porteur Swatch a fini en hausse de 5% à 543,50 francs.