Le secrétaire général du parti des Patriotes démocrates unifié, Chokri Belaid, a été assassiné par balle mercredi devant son domicile à Tunis, a-t-on annoncé de source officielle. "Chokri Belaid a été touché par quatre balles au niveau de la tête, le cœur, la nuque et l'épaule", a indiqué Mohamed Jmour, président du comité central du Parti des patriotes démocrates unifié, cité par les agences de presse. "Il a été abattu par des tireurs professionnels", a-t-il affirmé. L'épouse de M. Chokri Belaid a indiqué pour sa part à la radio Mosaïque tunisienne que son défunt mari "a été touché par deux balles alors qu'il sortait de chez lui". Chokri Belaïd (48 ans) avait rejoint une coalition de partis, le Front populaire, qui se pose en alternative au pouvoir en place. Marzouki dénonce un crime odieux et rentre à Tunis Dans ce contexte, le président tunisien Moncef Marzouki a annulé sa participation au sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) au Caire et est rentré d'urgence à Tunis, a indiqué la présidence tunisienne. La présidence a aussi dénoncé dans un communiqué le meurtre de Belaïd comme un crime "odieux" visant "à mener le peuple tunisien à la violence". Elle a aussi appelé "à la retenue et à la sagesse". M Marzouki a denoncé devant le Parlement européen l'odieux assassinat d'une figure d'opposition de gauche, survenu quelques heures plus tôt. Cet odieux assassinat d'un leader politique que je connais bien est une menace, c'est une lettre envoyée mais qui ne sera pas reçue, a déclaré le président tunisien, qui doit rentrer d'urgence en Tunisie après son intervention au Parlement européen. Nous refusons ce message et nous continuons à démasquer les ennemis de la révolution, a-t-il déclaré. Ghannouchi dénonce une tentative de déstabilisation de son côté Le chef d'Ennahda, le parti islamiste au pouvoir en Tunisie, Rached Ghannouchi a dénoncé mercredi le meurtre d'un opposant tunisien, estimant que les tueurs voulaient un bain de sang en Tunisie, alors que les proches du défunt accusent son mouvement d'être responsable du crime. Ils veulent un bain de sang mais ils ne vont pas réussir, a déclaré M. Ghannouchi, nous ne pouvons que dénoncer cet acte lâche qui vise la révolution et la stabilité de la Tunisie, a-t-il ajouté. Les bénéficiaires (du crime) sont les ennemis de la révolution, les ennemis de la stabilité, les ennemis d'Ennahda, et les ennemis du gouvernement, a-t-il martelé. Les locaux d'Ennahda ont été visés par des manifestants dans plusieurs villes du pays mercredi et des manifestations se multiplient en Tunisie depuis la fin de matinée.