La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leila Zerrougui, a prévenu, dans un appel lancé, mardi dernier, pour marquer la Journée internationale contre l'utilisation d'enfants soldats, que des milliers d'enfants continuaient d'être enlevés, recrutés, tués, mutilés ou violés dans les conflits partout dans le monde, y compris les guerres en cours en Syrie et au Mali. " Des villes assiégées de la Syrie aux champs de bataille du désert malien, des enfants du monde entier continuent de subir les humiliations et les dangers de la conscription forcée et souffrent de séquelles que cause leur participation à des affrontements armés", a rappelé cette haute responsable algérienne des Nations unies dans un communiqué de presse conjoint avec la Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, Mme Catherine Ashton. " Les enfants dans les zones de conflit sont séparés de leurs familles, contraints de tuer et victimes de violence et d'abus", a dénoncé Mme Zerrougui. "Si ce problème sérieux n'est pas pris en considération, la crédibilité du système international de protection des enfants en pâtira", selon la même source. Dans la déclaration, Mme Zerrougui a promis d'intensifier ses efforts pour mettre fin au recrutement d'enfants grâce à une coopération étroite entre l'ONU et ses partenaires. "En vertu de notre engagement en faveur de la protection des enfants, nous continuerons de travailler avec l'Union européenne et d'inviter de nouveaux partenaires régionaux pour un monde plus sûr et sauf pour les enfants", affirme-t-elle. Mmes. Zerrougui et Ashton se sont également félicitées de la condamnation, l'an dernier, de l'ancien chef de guerre congolais, Thomas Lubanga Dyilo, par la Cour pénale internationale, un jugement qui renforce l'engagement international contre le recrutement forcé d'enfants. En juillet 2012, Thomas Lubanga Dyilo a été condamné à 14 ans de prison pour recrutement et l'utilisation d'enfants comme combattants de moins de 15 ans par son groupe armé, les Forces Patriotiques pour la Libération du Congo, en Ituri (nord-est de la République démocratique du Congo) entre septembre 2002 et août 2003. "Nous espérons que la décision historique de la CPI dans l'affaire Thomas Lubanga adressera un avertissement très clair selon lequel les violations graves du droit international ne restent impunis", ont-elles ajouté. La Journée internationale contre l'utilisation des enfants soldats, également connue sous le nom de Journée Main Rouge, est dédiée aux nombreux enfants à travers le monde qui sont pris dans l'engrenage des conflits. Selon le Bureau des Nations unies pour le désarmement, 144 pays ont ratifié le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant portant sur l'implication d'enfants dans les conflits armés, un document qui engage ses signataires à prendre toutes les mesures possibles pour veiller à ce que leurs forces armées ne recrutent pas de mineurs dans leurs rangs ni les fassent participer directement aux hostilités. En dépit du soutien croissant de la Communauté internationale, 49 pays n'ont toujours pas ratifié le Protocole, a indiqué la même source.