Chaque rentrée sociale est "prévue" pour être explosive, puis elle se déroule normalement. Qu'il y ait un certain malaise au sein de certaines catégories sociales est tout à fait évident à la veille d'échéances qui entrent en conjoncture pour faire grimper les prix. La spéculation n'a jamais failli à la veille de chaque Ramadhan. De la même façon, la spéculation n'a jamais failli à la veille de chaque rentrée sociale. Peut-on vraiment dire qu'il s'agit de la loi de l'offre et de la demande avec une demande supérieure à l'offre ? Quand on voit par exemple que le prix de la pomme de terre a augmenté de la même façon sur tout le territoire national pour atteindre le même prix, tant dans les régions de production que dans celles de la consommation, la tendance est plutôt au constat et qu'il y a une concertation entre producteurs et qu'il y a une concertation entre revendeurs et grossistes intermédiaires. Dès lors qu'il y a entente entre spéculateurs, pour fixer un prix, c'est qu'il y a une sorte de monopole et non pas de concurrence. Ceux qui s'entendront pour exercer ce monopole par le prix ne tiennent pas compte qu'ils sont invités à agir comme s'ils étaient dans une économie de marché. Ceci revient à dire que nous ne sommes pas encore dans une véritable économie de marché. Il y a obligatoirement l'Etat qui intervient comme troisième acteur (outre le producteur et les grossistes) pour donner son feu vert à des importations pour tirer vers le bas le prix de la pomme de terre. C'est une sorte de concurrence non déclarée comme telle. Annoncer une rentrée difficile ou une explosion sociale qui n'aura pas lieu, ne pourra que provoquer un sentiment d'angoisse au sein des populations qui croiront "que tout est facile".