Dans une Algérie qui a entériné depuis longtemps le principe du pluralisme dans tous les domaines, l'UGTA est le syndicat unique convié à la table des négociations lorsqu'on aborde les questions qui touchent au monde du travail. Un agenda qui ne désemplit jamais. L'emploi du temps de la Centrale syndicale ne va pas s'alléger en cette rentrée. Au menu : des négociations avec le gouvernement, dès septembre prochain. Les échéances porteront sur la nouvelle grille des salaires des travailleurs de la fonction publique. En effet, en dépit de toutes les déclarations, quant au ficelage de la nouvelle grille indiciaire, le syndicat unique est optimiste quant au négociations qui porteront sur le taux d'augmentation des salaires avant la fin de l'année. Cette augmentation de salaire touchera, en effet, les fonctionnaires dès l'approbation de la nouvelle grille par le Conseil de ministres. L'UGTA ne s'avancera cependant pas sur la consistance des augmentations. Elle affirmera qu'"elles seront certainement tributaires de l'importance des salaires actuels". L'APS, l'Agence de presse officielle, a déjà avancé un pourcentage de 25 %. Pour le moment, les deux parties, gouvernement et UGTA, ont fait chacun des propositions. Ils attendent, entre autres, celles des ministères concernés pour aboutir à un compromis qui satisferait toutes les parties. Ce qui demeure certain pour le partenaire social, est que quel que soit le résultat des négociations, une augmentation des salaires est imminente en faveur des fonctionnaires. Par ailleurs, une copie du dossier élaboré par le gouvernement sur la nouvelle grille des salaires est entre les mains du secrétaire national, Sidi Saïd, pour les dernières retouches, dans le cadre de l'amélioration du cadre de travail des fonctionnaires de l'Etat, et ce, après tant d'années d'attente. La seconde étape des négociations avec le gouvernement se rapportera aux régimes indemnitaires. En étroite relation avec l'élaboration des statuts particuliers, cette nouvelle étape ne connaîtra pas son épilogue avant la fin du premier semestre de l'année prochaine. Des discussions ont été déjà entamées entre les différentes fédérations des travailleurs et la direction générale de la fonction publique pour concrétiser les 43 projets du statut particulier des fonctionnaires. Ces deniers perçoivent des salaires qui ne sont pas loin du SNMG, qui ne suffisent plus à leurs besoins les plus élémentaires. L'impact est loin d'être négligeable pour une population qui consacre le plus gros de son budget aux dépenses de la nourriture. La chute du pouvoir d'achat, qui inquiète vraisemblablement même les organisations patronales, notamment le Forum des chefs d'entreprises (FCE), qui a adressé une lettre à la chefferie du gouvernement pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur cette question, ne manquera pas d'être l'objet d'une réunion avec l'Exécutif. C'est du moins ce qu'a annoncé dernièrement, le quotidien El Moudjahid. Ce journal précise que l'évolution des prix de certains produits de large consommation continue de faire l'objet d'un suivi attentif de toutes les instances. Rappelant la mise en place d'un comité ad hoc pour suivre quotidiennement les tendances du marché, des organisations patronales dont la CAP, la CGEOA, la CIPA, la CEIMI et d'autres, mènent d'intenses consultations pour arriver à un point de vue commun sur les propositions à soumettre lors d'une éventuelle rencontre avec le chef du gouvernement, qui aurait lieu début septembre à la veille du mois de Ramadhan.