Dans un contexte marqué par la dégradation du pouvoir d'achat, avec la flambée des prix des produits de large consommation, la Centrale syndicale, qui vient de fêter ses 52 ans d'existence, a entamé, hier, les travaux de son 11e congrès à l'hôtel Aurassi à Alger, avec la participation de 1 500 congressistes, des membres du gouvernement, le chef de l'exécutif, M. Abdelaziz Belkhadem, les membres de l'instance exécutive de son parti, ainsi que les dirigeants des partis politiques, dont l'ex-chef du gouvernement M. Ahmed Ouyahia. Les représentants du patronat et de 50 entreprises privées ainsi que les représentants de syndicats internationaux, ont également pris part à cet événement. Dans un message adressé à l'occasion, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a salué le rôle de l'Union générale des travailleurs algériens dans le maintien de la stabilité sociale, comme convenu dans le pacte économique et social signé en 2006.Pour le chef de l'Etat, l'UGTA joue son rôle dans la préservation des équilibres de la société et l'avenir du pays, en participant à la défense de la République, tout en s'adaptant aux changements qu'a connus l'Algérie.Le Président, qui a souligné que les défis de l'avenir, dont la mondialisation, nécessitent le changement des mentalités, a rappelé les exploits accomplis, notamment la réduction de la dette extérieure du pays, les réformes engagées dans différents secteurs, notamment l'économie, les infrastructures avant de conclure qu'il y a une grande différence entre l'Algérie des années 90 et celle d'aujourd'hui.En outre, il a affirmé que les travailleurs méritent d'être salués, vu leur rôle dans les progrès réalisés. Cependant, il reste beaucoup à faire, selon le chef de l'Etat, notamment dans le domaine de la formation des travailleurs, afin d'appliquer avec efficacité le programme de relance économique. "Nous avons (...) de grands besoins au plan de la formation des travailleurs qualifiés. Nos efforts devront tendre à la maîtrise des métiers pour une bonne exécution de nos projets de développement, projets qui devront répondre aux impératifs de qualité et de calendrier", a-t-il déclaré. Il a dit attendre de l'UGTA qu'elle "continue à contribuer avec les pouvoirs publics et les employeurs aux efforts pour permettre aux jeunes et aux travailleurs d'acquérir les connaissances et les compétences techniques nécessaires pour une bonne réalisation de nos projets". C'est dans ce cadre que la problématique de l'emploi est posée, car selon le Président, l'investissement par les entreprises publiques étrangères ne sert à rien sans une stratégie d'emploi. Les investissements, l'action des entreprises et l'intervention de tous les acteurs au développement "n'auront de signification réelle (...) que s'ils s'inscrivent dans cette perspective et tiennent compte de ces exigences qui constituent une priorité pour tous", a-t-il ajouté. Le président Bouteflika a affirmé que "cela ne dépend pas uniquement de l'Etat", mais "relève manifestement d'une prise en charge collective par tous les partenaires sociaux".Abordant le pacte économique et social, dont la concrétisation n'a pas dépassé deux points, notamment la nouvelle grille des salaires pour les fonctionnaires et le statut de la Fonction publique qui sera suivi des statuts particuliers, le président Bouteflika a souligné que ce pacte doit concrétiser la réconciliation nationale, les devoirs des travailleurs, la confiance entre les partenaires sociaux et l'Etat. Dans ce contexte, il a salué la mission de l'UGTA qui a toujours eu recours au dialogue comme outil de revendication et améliorer les conditions de la vie des travailleurs, condition inscrite dans ce pacte. Il a également cité le rôle des conventions de branches, le statut de la Fonction publique lequel vise à moderniser les missions de l'Etat.Rappelant les missions de l'UGTA au niveau mondial, le chef de l'Etat a affirmé qu'il a confiance en l'UGTA, comme il l'a eu par le passé. Le chef de l'Etat a estimé que l'UGTA "doit contribuer à des convergences indispensables au sein du mouvement syndical international, afin de participer à la construction d'un monde plus juste et plus humain. Elle peut également sensibiliser les syndicats des pays industrialisés sur les droits des travailleurs migrants ainsi que ceux de leurs familles". "Tandis que les perspectives de l'économie mondiale suscitent partout des craintes, il devient vital pour nous d'emprunter des chemins toujours plus audacieux pour faire face à la complexité du monde, tout en restant attaché aux valeurs de justice sociale et de démocratie", a-t-il noté. "Maintenant, plus que jamais, nous devons redoubler d'efforts et de vigilance, dans un monde en mouvement dont il nous faut suivre le rythme", a-t-il dit. L'UGTA "a une responsabilité de premier ordre dans la consolidation de notre processus de développement économique et social. Elle doit de plus demeurer vigilante face aux tentatives de porter atteinte aux intérêts de la société", a-t-il insisté. Ce message du président de la République est très réconfortant, selon le SG de la Centrale syndicale, qui a affirmé que le choix de la concertation et du dialogue est un principe de base à l'UGTA, ajoutant que le travail syndical se construit doucement avec les partenaires. Une manière pour Sidi Said d'affirmer qu'il n'y a aucun conflit au sein de ce syndicat concernant sa conduite dans la revendication des préoccupations des travailleurs, d'autant que pour la première fois une discipline est constatée dans un congrès de la Centrale syndicale, selon son SG.