Le président arménien sortant Serge Sarkissian a été réélu avec 58,64% des suffrages, selon des résultats officiels complets présentés hier. L'ex-ministre des Affaires étrangères Raffi Hovannissian, arrivé en seconde position avec 36,75% des voix, a affirmé qu'il était le vrai vainqueur de l'élection. Lors de l'annonce des résultats préliminaires, il avait appelé M. Sarkissian à concéder sa défaite, évoquant de multiples irrégularités électorales. Son porte-parole a appelé à une manifestation. Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti républicain de Serge Sarkissian, a répliqué que ce scrutin avait "été la meilleure élection dans l'histoire de l'Arménie indépendante. Elle montre que les processus démocratiques sont irréversibles", a-t-il affirmé. La police a également démenti les allégations du candidat vaincu comme "une fiction manifeste". L'élection était surveillée par plus de 600 observateurs internationaux, qui livreront prochainement leur bilan du scrutin. Le taux de participation a été de 60%. Le scrutin a mis un terme à une campagne assombrie par une attaque contre le candidat Parouïr Haïrikian et une grève de la faim d'un autre candidat. Trois principales forces d'opposition qui disposent de 48 sur 131 sièges au Parlement ont refusé de participer à cette élection. Aucun des opposants sérieux au président ne s'est porté candidat. Intégration européenne Les autorités espéraient que le vote se déroule sans heurts, afin de pouvoir améliorer les perspectives d'intégration européenne de ce petit pays enclavé du Caucase du Sud.En 2008, la victoire de Serge Sarkissian à la présidentielle, contestée par l'opposition, avait déclenché des manifestations. Elles avaient dégénéré en affrontements après l'intervention de la police, faisant dix morts. Les problèmes économiques du pays, confronté à un important chômage et à la corruption, ont été au centre des débats électoraux.