Les marchés boursiers européens poursuivaient leur hausse, avant-hier, ignorant le blocage politique en Italie et après la publication d'indicateurs américains contrastés. Les marchés sont sur une tendance haussière ponctuellement "mais qui reste fragile car l'incertitude sur l'avenir de l'Italie pèse sur les investisseurs", fait remarquer Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles de Meeschaert Gestion Privée. "Les investisseurs ont acté l'énorme déception des élections italiennes. Ils ont l'air de penser que l'Italie finira par avoir un gouvernement", souligne Xavier de Villepion, vendeur d'actions de Global Equities. "Les marchés américains tirent une nouvelle fois vers le haut l'Europe", relève Michael Hewson, analyste de CMC Markets, alors que Wall Street évolue près de ses plus hauts historiques. Les investisseurs ont en outre dû digérer des indicateurs contrastés aux Etats-Unis. Selon une deuxième estimation officielle du produit intérieur brut, la croissance économique des Etats-Unis s'est figée au quatrième trimestre, progressant de 0,1% d'octobre à décembre, ce qui a déçu les analystes.Les nouvelles inscriptions au chômage ont en revanche été une bonne surprise, en reculant plus que prévu, après une semaine de hausse. L'Eurostoxx 50 a pris 0,83% La Bourse de Paris a terminé en hausse, l'indice CAC 40 prenant 0,85% à 3 723,00 points, dans un volume d'échanges de 3,245 milliards d'euros. Parmi les valeurs, Essilor a bondi en tête du CAC 40 (+5,94% à 79,05 euros) après avoir affiché des perspectives de rentabilité encourageantes pour 2013. EADS (+5,48% à 39,18 euros) a continué d'avoir les faveurs des investisseurs au lendemain d'une forte hausse dans la foulée de ses résultats pour 2012. Plusieurs valeurs industrielles ont tiré l'indice vers le haut, à l'image de Renault (+1,83% à 48,62 euros) et Schneider Electric (+1,69% à 58,92 euros). A Londres, l'indice FTSE-100 a pris 0,55% à 6 360,81 points, porté par le groupe aérien IAG qui a bondi de 7,89% à 239,2 pence. La maison mère des compagnies British Airways et Iberia est pourtant tombée dans le rouge en 2012 en accusant une perte nette de 943 millions d'euros contre un bénéfice net de 562 millions en 2011. Le groupe de télévision ITV a pour sa part pris 4,37% à 124,2 pence. La banque Barclays a pris 1,72% à 307 pence. Royal Bank of Scotland (RBS) a en revanche chuté de 6,60% à 323,9 pence, alors l'annonce de sa cinquième perte annuelle consécutive. L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a terminé en hausse de 0,86% à 7 741,7 points et le Mdax des valeurs moyennes de 1,22% à 13 301,38 points. Le groupe aérien Lufthansa a gagné 3,41% à 15,45 euros. Le groupe de chimie-pharmacie Bayer a grimpé de 2,71% à 75,86 euros, après s'être dit optimiste pour ses prévisions 2013. Autre entreprise de poids du Dax à avoir présenté ses résultats annuels, Deutsche Telekom a moins enthousiasmé les investisseurs (-0,02% à 8,23 euros). En cause, sa lourde perte en 2012, due à des charges liées à la fusion en cours de sa filiale T-Mobile USA avec MetroPCS. Sur le MDax, Hochtief a plongé de 7,20% à 51,54 euros malgré un retour aux bénéfices en 2012 après une mauvaise année 2011. L'indice vedette de la place de Milan, le FTSE Mib, a gagné 0,60% à 15 921 points, reprenant un peu du terrain perdu mardi après le choc provoqué par le résultat des législatives. Le groupe de luxe Salvatore Ferragamo a signé la plus belle performance (+6,19% à 21,45 euros), tandis que Luxottica a grimpé de 3,64% à 35,65 euros, juste avant la présentation de ses résultats dans la soirée. La banque Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), qui a reçu, après plusieurs mois d'attente, un prêt de quelque 4 milliards d'euros des pouvoirs publics, a terminé en hausse de 1,25% à 0,211 euro. La Bourse de Bruxelles a avancé de 0,98% à 2 569,17 points. C'est le groupe de distribution à bas prix Colruyt qui a affiché la plus forte progression (+2,76% à 37,75 euros), suivi par le groupe de téléphonie Belgacom (+2,20% à 21,41 euros). A l'inverse, le gestionnaire de réseau électrique Elia a cédé 1,31% à 33,58 euros, soit la plus forte baisse. La Bourse de Madrid a progressé de 1,15%, à 8 230,3 points, le jour de résultats de grands groupes espagnols. Le pétrolier Repsol a pris 1,34%, à 16,31 euros, malgré l'annonce d'un bénéfice 2012 en baisse de 6,1%. Telefonica a également achevé la séance dans le vert, gagnant 2,04% à 10 euros alors qu'il avait annoncé une chute de son bénéfice de 27,3%. Les grandes banques Santander (+0,62% à 5,811 euros) et BBVA (+0,68% à 7,431 euros) ont elles aussi terminé en hausse. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,94% à 340,53 points. La hausse la plus importante a été enregistrée par le brasseur Heineken, qui a gagné 2,97% à 57,19 euros. A la baisse, le groupe de télécoms KPN a cédé 2,02% à 2,61 euros. A la Bourse suisse, l'indice SMI a progressé de 1,45% à 7 593,67 points. L'horloger Swatch Group s'est apprécié de 2,90% à 533 francs suisses tandis que le cimentier Holcim a gagné 2,09% à 75,75 francs suisses, au lendemain de ses résultats annuels. Seules les deux poids lourds du secteur bancaire ont terminé dans le rouge, Credit Suisse cédant 0,55% à 25,11 francs suisses et UBS 0,13% à 14,83 francs suisses. Lisbonne est la seule place européenne qui recule: l'indice PSI-20 a cédé 0,23% passant sous la barre des 6 000 points, à 5 987,71 points. La plus mauvaise performance a été le groupe de BTP Mota-Engil qui a dévissé de 4,65%. Portugal Telecom, dont le bénéfice 2012 a chuté de 32%, a également pénalisé l'indice en cédant 0,54%. Dans le secteur financier, la BES a reculé de 1,50% et la BPI de 0,40%, tandis que la BCP est resté inchangée. Wall Street en petite baisse après avoir effleuré son sommet historique Wall Street a terminé en légère baisse avant-hier, après avoir effleuré son sommet historique en cours de séance, des indicateurs de bonne tenue sur l'économie américaine ne parvenant pas à convaincre complètement le marché: le Dow Jones a lâché 0,15% et le Nasdaq 0,07%. Selon les résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 20,88 points à 14 054,49 points. Il a grimpé en cours de séance jusqu'à 14 149,15 points, soit à 15,38 points de son record en clôture. Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 2,07 points à 3 160,19 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 de 0,09% (-1,31 point) à 1 514,68 points. Le marché "a sans doute autant de raisons de baisser que de monter", selon Michael James, de Wedbush Morgan Securities. "Après la forte baisse enregistrée en début de semaine et liée aux craintes sur l'Europe, les investisseurs ont réalisé que cela n'affectait pas directement l'économie américaine, ce qui a été confirmé par les bons indicateurs publiés" depuis, a ajouté le courtier. Sur le front des valeurs, plusieurs groupes de distribution ont pâti de résultats décevants. Le site internet spécialiste des bonnes affaires Groupon, qui a publié la veille une nouvelle perte et des prévisions décevantes, a ainsi dégringolé de 24,28% à 4,53 dollars. Le groupe a annoncé le départ avec effet immédiat de son directeur général et co-fondateur Andrew Mason. La chaîne de grands magasins JCPenney a vu son titre chuter de 16,97% à 17,57 dollars après avoir publié une baisse de 28% de ses ventes au dernier trimestre et une perte bien inférieure aux prévisions du marché. Sa concurrente Sears a aussi chuté de 5,20% à 45,00 dollars après avoir fait état d'une perte de près de 500 millions de dollars au dernier trimestre et d'une baisse de son chiffre d'affaires. La chaîne Kohl's s'est également affiché en recul (-1,09% à 46,10 dollars) malgré la diffusion d'un bénéfice et d'un chiffre d'affaires dépassant les attentes des analystes. Mais les prévisions du groupe pour l'ensemble de l'année déçoivent les investisseurs. Le libraire en difficultés Barnes & Nobles, qui a fait part lundi de la possibilité d'un rachat d'une partie de ses activités par son fondateur et plus gros actionnaire, a en revanche progressé de 3,35% à 15,74 dollars après avoir pourtant fait état d'une perte surprise au dernier trimestre et d'un chiffre d'affaire en plus forte baisse qu'attendu. Tokyo clôture en hausse de 2,71% grâce aux banques centrales La Bourse de Tokyo a terminé en forte hausse de 2,71%, dopée par l'espoir de politiques monétaires ultra-accommodantes aux Etats-Unis comme au Japon. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a bondi de 305,39 points à 11 559,36 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 2,30%, prenant 21,94 points à 975,66 points. L'activité a été très intense, avec 3,29 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont salué dès l'ouverture les propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui a rassuré sur le maintien du cap ultra-accommodant de sa politique monétaire. En cours de séance, ils ont pris connaissance de la présentation de Haruhiko Kuroda, au poste de gouverneur de la Banque du Japon par le gouvernement nippon. La candidature de M. Kuroda, doit encore être validée par le Parlement, mais les opérateurs ont d'ores et déjà bien accueilli cette annonce car l'actuel président de la Banque asiatique de développement est réputé partisan d'un assouplissement de la politique monétaire nippone. Ces nouvelles ont entraîné un repli du yen, ce qui a profité comme d'habitude aux titres des groupes exportateurs. Parmi les secteurs les plus porteurs ont figuré les constructeurs d'automobile, dopés à la fois par la perspective d'une reprise mondiale et par le repli du yen. Toyota a accéléré de 3,47% à 4 765 yens, Nissan de 3,88% à 937 yens et Honda de 3,75% à 3 455 yens. Au sein des fabricants d'électronique, sensibles eux aussi à l'évolution des devises, Sony a bondi de 3,56% à 1 338 yens et Canon de 4,02% à 3 365 yens, tandis que la firme de semi-conducteurs Murata Manufacturing a grimpé de 5,80% à 6 020 yens. Sharp a en revanche terminé inchangé à 294 yens, sur fond d'interrogations quant à son partenariat avec le taïwanais Hon Hai (Foxconn). Les négociations sur l'entrée du géant taïwanais de l'informatique dans le capital de Sharp traînent en longueur. Le secteur immobilier a aussi été très porteur: Mitsui Fudosan a gagné 5,31% à 2 358 yens, Sekisui House 1,71% à 1 073 yens et Tokyo Tatemono 8,39% à 517 yens.