Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé, avant-hier, à Genève qu'une solution militaire en Syrie conduisait à une dissolution du pays où le conflit a fait selon l'ONU près de 70.000 morts en près de deux ans. Je continue à exhorter les parties syriennes à trouver le chemin de la table des négociations. Les horreurs de ces derniers mois et années ne laissent aucun doute: la solution militaire en Syrie conduit à la dissolution de la Syrie, a déclaré le chef des Nations unies au cours d'une conférence marquant le 10e anniversaire de l'attentat tragique de Bagdad contre l'ONU. Quelle atrocité doit encore se produire pour que le monde bouge?, s'est interrogé M. Ban. Il a estimé que le Conseil de sécurité de l'ONU ne devait plus être un témoin silencieux face à cette crise. Il doit se réunir et établir les paramètres d'une transition démocratique qui pourrait être le dernier espoir pour sauver la Syrie, a-t-il dit. Les membres permanents du Conseil de sécurité sont divisés sur la crise syrienne. Alors que Washington et ses alliés occidentaux veulent que le président syrien Bachar al-Assad quitte le pouvoir, la Russie refuse les ingérences étrangères dans le conflit et a bloqué par trois fois au Conseil de sécurité de l'ONU, avec la Chine, des projets de résolution qui auraient instauré des sanctions contre Damas. Au cours d'une conférence de presse précédant son discours, Ban Ki-moon a annoncé qu'il allait rencontrer en Suisse au Mont Pèlerin près de Lausanne,le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, dans le cadre de la réunion annuelle entre le chef des Nations unies et les représentants et envoyés spéciaux qui dirigent 30 missions de maintien de la paix et missions politiques. M. Ban a estimé qu'il y a actuellement une très petite fenêtre d'opportunité pour avancer vers une solution politique du conflit. Le chef de l'ONU a précisé qu'il se référait à un éventuel projet de rencontre entre des représentants de l'opposition et du gouvernement. Il s'est inquiété de la violence interconfessionnelle et du risque de propagation de la violence dans les pays voisins. M. Ban a plaidé en faveur d'une augmentation de l'assistance humanitaire en Syrie, alors que le nombre de réfugiés syriens augmente rapidement, avec plus de 5.000 arrivées par jour, et se rapproche rapidement d'un million de personnes. Il est presque impossible de fournir toute l'assistance humanitaire nécessaire, a-t-il ajouté. Des dizaines de morts dans des combats dans le Nord Sur le terrain, des dizaines de soldats et rebelles ont été tués, hier, dans de violents combats dans les faubourgs de la ville de Raqa, dans le nord de la Syrie, près de la frontière turque, a indiqué une ONG. Des accrochages sanglants opposent plusieurs bataillons rebelles aux forces régulières dans les faubourgs de Raqa (550 km au nord-est de Damas) et des explosions étaient entendues dans la ville où des colonnes de fumée s'élevaient vers le ciel, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).L'armée bombarde plusieurs quartiers de la ville ainsi que ses faubourgs et les combats ont causé la mort de dizaines de soldats et de rebelles, a poursuivi l'ONG qui n'était pas en mesure pour le moment de donner un bilan précis. Selon l'OSDH et les militants sur place, les hélicoptères de l'armée sont entrés en action pour bombarder les positions rebelles. Située sur l'Euphrate, Raqa est une ville stratégique près de la frontière avec la Turquie, où vivaient en temps normal 240.000 habitants. Mais de nombreux déplacés sont venus s'y installer depuis le début du conflit en Syrie il y a près de deux ans. Ailleurs dans le pays, des chars ont bombardé des enclaves rebelles dans la province centrale de Hama (centre), tandis que des accrochages se déroulaient sur la route reliant les localités de Kafr Nabouda et Qalaat al-Madiq, dans le nord-ouest de cette région, selon l'OSDH qui bénéficie d'un réseau de militants, médecins et avocats à travers le pays. Près de la capitale, des combats ont également eu lieu à Daraya, une enclave rebelle au sud-ouest de Damas que l'armée, malgré ses renforts, n'arrive pas à reprendre depuis plusieurs mois. Les soldats ont aussi bombardé la ville voisine de Mouadamiya al-Cham ainsi que Douma (nord-est) et Yabroud (nord), a précisé l'OSDH.