Areva s'est dit confiant dans sa capacité à remplir son objectif de décrocher dix commandes de réacteurs de 3e génération EPR d'ici fin 2016, que le groupe nucléaire français s'était fixé fin 2011 après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon. L'EPR est déjà engagé dans des négociations qui pourraient déboucher sur des commandes dans des pays comme le Royaume-Uni, la Chine et l'Inde, et dans des appels d'offres en cours ou en préparation notamment en Arabie Saoudite, en Pologne et en Afrique du Sud. En outre, le réacteur 3e génération de moyenne puissance Atmea, codéveloppé par Areva avec le japonais MHI, est lui-même en lice pour des appels d'offres à venir en Argentine, Vietnam, Jordanie et Turquie, a rappelé le groupe, lors de la présentation de ses résultats annuels. Cela montre bien la dynamique générale du marché des nouvelles constructions de réacteurs, et nous avons les moyens de faire en sorte que l'EPR prenne une place significative sur ce marché, a déclaré le président du groupe, Luc Oursel. Nous ne remporterons pas tous les contrats mais nous restons confiants sur notre objectif de commandes à l'horizon 2016, a-t-il ajouté. Il y a de la concurrence, une concurrence très vigoureuse, en particulier de la part de nos amis Russes et de nos amis Japonais, et nous n'avons pas la prétention de prendre toutes les commandes, mais je reste convaincu qu'il y a de la place pour maintenir cet objectif de 10 prises de commande d'ici fin 2016, a-t-il dit. Areva n'a vendu pour le moment que quatre réacteurs de type EPR dans le monde, les dernières commandes remontant à 2007. Il s'agit des réacteurs d'Olkiluoto 3 en Finlande, Flamanville 3 en France, et Taishan 1 et 2 en Chine. Le groupe nucléaire avait notamment échoué fin 2009 à remporter un appel d'offres majeur pour quatre réacteurs à Abou Dhabi. Cette semaine, le groupe a essuyé deux coups durs sur ce front. Lundi, l'exploitant nucléaire finlandais Fennovoima a écarté l'EPR dans l'appel d'offres pour la construction de la 3e centrale nucléaire de Finlande, au profit d'un modèle concurrent du Japonais Toshiba. Et le même jour, l'office tchèque de la concurrence (UOHS) avait confirmé l'exclusion d'Areva de la course pour deux nouveaux réacteurs à Temelin. Mais ces deux cas sont très différents, estime le groupe. En Tchéquie, effectivement nous avons été disqualifiés dans des conditions qui ne nous satisfont pas et nous avons engagé des recours et continueront de le faire, alors qu'en Finlande, Fennovoima, reste ouvert à recevoir des propositions améliorées pour l'EPR ainsi qu'à des discussions sur un réacteur de taille moyenne, a-t-il souligné. Le groupe avait déjà confirmé l'objectif de 10 commandes d'ici fin 2016 en décembre, après l'annonce d'un quasi-triplement du coût du chantier de l'EPR de Flamanville par rapport au budget initial, à 8,5 milliards d'euros. Par ailleurs, concernant les spéculations sur le capital du groupe d'enrichissement d'uranium Urenco, à la fois concurrent et partenaire d'Areva, M. Oursel, a souligné que si des mouvements devaient intervenir, il les analyserait avec attention, tout en rappelant que le plan de redressement du groupe ne prévoyait pas d'opération stratégique d'ampleur.