Kühne+Nagel a annoncé avant-hier avoir dégagé en 2012 un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 485 millions de francs suisse, en repli de 19,3% sur un an. Le groupe de logistique a souffert l'année dernière de coûts plus élevés et d'une amende de la Commission européenne de 65 millions de francs. Le conseil d'administration va proposer le versement d'un dividende en baisse de 9% à 3,50 francs par titre. Le chiffre d'affaires du groupe est ressorti en hausse de 5,9% à 20,75 milliards de francs, tandis que le résultat brut d'exploitation (EBITDA) a baissé de 5,8% à 921 millions de francs. En incluant l'amende, l'EBITDA a atteint 856 millions de francs, a précisé Kühne+Nagel dans un communiqué. Le résultat d'exploitation (EBIT) est quant à lui ressorti en baisse de 6,8% à 699 millions de francs et à 634 millions de francs en incluant l'amende de Bruxelles. Le spécialiste du fret a manqué les prévisions, sauf au niveau des ventes. Les analystes tablaient ainsi sur un profit net après minoritaires (y compris l'amende) de 510 millions de francs, un EBITDA de 890 millions de francs et des recettes de 20,760 milliards de francs. "Lors des deux premiers trimestres, le ralentissement de la croissance en Chine et la retenue au niveau de la consommation et des investissements en Europe ont pesé sur l'évolution des volumes", a indiqué le directeur général Reinhard Lange, cité dans le communiqué. L'aggravation de la crise des dettes publiques dans la zone euro à la mi-2012 a eu un effet négatif sur l'économie, qui s'est répercuté au niveau du commerce extérieur européen. Cette situation a également eu un impact sur l'activité en Asie et en Amérique latine, a-t-il ajouté. Hausse des volumes dans le fret maritime Dans le fret maritime, la société a enregistré une progression de 6% à 3,5 millions de francs de tonnes des volumes, notamment grâce à l'activité en Asie, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Le groupe a cependant fait face à la pression sur les marges et la hausse des coûts. L'EBITDA a ainsi reculé de 5,3% à 415 millions de francs. Concernant le fret aérien, Kühne+Nagel a augmenté ses volumes de 2%, profitant de l'échange de marchandises en Asie et de ce continent vers les Amériques. Les volumes ont par contre reculé en Europe. L'EBITDA de cette division a reculé de 34,9% à 164 millions de francs. Le transport terrestre a souffert dans la deuxième partie de l'année de la dégradation conjoncturelle en Europe et l'EBITDA a reculé de 14,3% à 36 millions de francs. Les contrats de logistiques ont pour leur part enregistré un bénéfice brut d'exploitation de 151 millions de francs, en retrait de 6,2%. Croissance plus rapide que le marché Concernant 2013, le groupe estime qu'il existe toujours d'"importantes incertitudes". Kühne+Nagel "ne s'attend pas à ce que la situation économique se redresse rapidement et durablement en Europe", alors que des signaux encourageants proviennent des Etats-Unis et des pays en développement. Le groupe va adapter sa structure pour améliorer son efficacité, a-t-il ajouté. Vendredi, le groupe avait annoncé qu'il allait réorganiser sa structure régionale dès juillet. Cette réorganisation, qui comprend l'ouverture de nouveaux sièges en Asie, est l'une des premières mesures de son programme d'amélioration de l'efficacité. Dans le fret maritime, le logisticien compte augmenter ses volumes de 4-6%, contre une croissance du marché de 2-3%, tandis que dans le fret aérien ce chiffre doit progresser de 1-3%, contre 2% pour l'ensemble du secteur. Il compte aussi croître de 3-5% dans le transport routier et les contrats de logistiques doivent progresser entre 0 et 2%. Kühne+Nagel a également annoncé que le directeur général Reinhard Lange s'en ira à partir de l'assemblée générale du 7 mai, invoquant des raisons de santé. Le processus de recherche d'un nouveau responsable est en cours, a indiqué le groupe. A la Bourse, l'action Kühne+Nagel a été sanctionnée par les investisseurs, le titre reculant de 4,62% à 101,10 francs, dans un SPI en baisse de 0,23% à 10h08.Les prévisions de la direction ont été considérées comme décevantes et le départ du CEO inquiète les analystes.