Les Bourses européennes ont ouvert en rebond, hier, l'attente d'une abondante injection de liquidités à trois ans de la BCE, aujourd'hui, tempérant les craintes de voir la hausse des prix du pétrole compromettre la reprise économique mondiale. A Paris, dans les premiers échanges, le CAC 40 gagne 0,54% à 3.460 points. A Londres, le FTSE avance de 0,33% et à Francfort, le Dax prend 0,64%. Le marché reste assez atone, notent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC, il retrouvera "potentiellement plus de dynamique mercredi en fonction des résultats de la seconde opération de la BCE". En ce qui concerne la crise de la dette en Europe, "les jours passent et les conséquences des accords entre les autorités grecques, les dirigeants européens et les partenaires extérieurs continuent de se dérouler sans grande surprise", ajoutent-ils. En attendant, les craintes sur la croissance économique de l'Union monétaire se confirment. L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, a enregistré un déficit public de 8,51% du produit intérieur brut, bien plus que l'objectif officiel de 6%. Les gains pourraient toutefois être limités, en raison d'inquiétudes persistantes sur le sort de la Grèce, dont l'agence Standard & Poor's a abaissé la veille la note souveraine à SD (défaut sélectif). Les députés allemands ont approuvé la veille à une large majorité le dernier plan de sauvetage de la Grèce, malgré les pressions exercées sur la chancelière Angela Merkel pour que l'Allemagne cesse de verser de l'argent dans "un puits sans fond". Les analystes soulignent que le vote pourrait toutefois fragiliser Angela Merkel politiquement, rendant plus difficile encore un feu vert de Berlin au renforcement des fonds de secours de la zone euro. Les banques figurent parmi les plus fortes hausses sectorielles, l'indice européen du secteur gagnant 0,6%. Deutsche Bank et BNP Paribas gagnent 1,8%. Paris: le CAC 40 en hausse de 0,52% à la veille de l'opération de la BCE La Bourse de Paris était en hausse, hier matin, malgré les incertitudes en zone euro, à la veille de la deuxième opération de refinancement à trois ans de la Banque centrale européenne qui devrait conduire à une injection importante de liquidités dans le système financier. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 prenait 0,52% à 3459,24 points. Du côté des valeurs, Peugeot était de loin le titre le plus recherché (+7,58% à 16,46 euros) alors que le géant américain de l'automobile General Motors (GM) discuterait d'un rachat de 5% du capital du constructeur, selon la presse. Le secteur bancaire était bien orienté à la veille de la finalisation de l'opération de la BCE. Société Générale prenait 2,91% à 24,37 euros, Crédit Agricole 2,07% à 4,83 euros et BNP Paribas 1,67% à 37,20 euros. Hors CAC 40, Casino prenait 1,52% à 73,01 euros après avoir dégagé un bénéfice net 2011 en hausse de 6,5% à 568 millions d'euros. Par ailleurs, le groupe de distribution stéphanois a rejeté sans surprise l'offre de rachat des Galeries Lafayette sur sa part de 50% dans Monoprix. Teleperformance s'octroyait 4,51% à 20,38 euros après avoir vu son bénéfice net progresser de 29% en 2011 à 92,3 millions d'euros grâce à l'Asie et aux pays hispanophones. Francfort attend les prêts de la BCE sereinement, Dax +0,57% La Bourse de Francfort était en légère hausse, hier matin, ayant pris son parti de ne pas trop s'inquiéter de la situation toujours tendue en zone euro, après une nette baisse la veille, et de se réjouir de l'apport en liquidités attendu mercredi. L'indice Dax des trente valeurs vedettes grimpait de 0,57% à 6888,80 points peu après l'ouverture, après avoir lâché 0,98% la veille, et le MDax des valeurs moyennes prenait 0,45% à 10'247,07 points. Sur le Dax, les banques étaient parmi les plus grandes gagnantes: Commerzbank prenait 1,17% à 1,91 euro et Deutsche Bank 1,79% à 35,45 euros. Les banques de la zone euro vont pouvoir s'abreuver en liquidités à bas coût mercredi, lors d'une opération de prêts illimités de la BCE. A l'autre bout de l'indice, Bayer (-0,20% à 55,80 euros) accusait le coup de résultats du quatrième trimestre en-deçà des attentes, et de prévisions jugées timorées pour 2012 et 2013. Le groupe attend une hausse de 3% de son chiffre d'affaires cette année, après 4% l'an dernier, et un bénéfice par action "en légère hausse". Sur le TecDax des valeurs technologiques (+0,46%), Q-Cells s'envolait de 8,55% à 0,33 euro. Le fabricant de panneaux solaires, en grosses difficultés, a obtenu un sursis de ses créanciers: les détenteurs d'une obligation arrivant à échéance, hier, ont consenti in extremis à ce que son remboursement soit différé jusqu'au 30 avril, laissant quelques semaines au groupe pour organiser sa survie. Suisse : ouverture bien soutenue, attente des données US La Bourse suisse est bien soutenue, hier, en phase d'ouverture. Wall Street n'a fourni pratiquement aucune impulsion: hier, le Dow Jones a échoué sous les 13 000 points. En Asie mardi, les marchés sont en progression en raison d'un léger recul du prix du pétrole qui favorise la prise de risques par les investisseurs. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait 0,22% à 6157,21 points, le SLI 0,16% à 940,73 points et le SPI 0,15% à 5618,57 points. Le poids lourds Nestlé soutenait bien l'indice. La demande portait notamment sur les financières et quelques cycliques. Les gagnants n'étaient que légèrement plus nombreux que les perdants au SMI/SLI. Techniquement, le SMI a un potentiel de hausse à court terme jusque vers 6190 points, tant que la barre de 6145 points tient le coup. Si l'indice devait passer sous 6140, un recul vers 6100 points serait à prévoir. Nestlé (+0,7% à 56,05 francs) poursuivait sur sa lancée de la veille et soutenait l'indice. La hausse est favorisée par un relèvement de recommandation à "overweight" et objectif de cours à 62 francs par Morgan Stanley. Les analystes de cette banque estiment que Nestlé a le meilleur mix de produits et la meilleure répartition géographique de la branche. Cela lui permet de battre la concurrence dans un environnement de faible croissance. Derrière Nestlé, Novartis perdait 0,3% et Roche 0,2%. Les financières profitaient d'un retour partiel du goût du risque des investisseurs, selon les observateurs. CS gagnait 1,5% et UBS 0,9%. Bâloise progressait de 0,5%, Julius Bär de 0,4%, Swiss Life de 0,4%, et Swiss Re de 0,2%. ZFS était inchangée. Parmi les cycliques, ABB (+0,7%), Richemont (+0,6%), Kühne+Nagel (+0,4%) et Geberit (+0,4%) gagnaient du terrain alors que Logitech (-1,6%), Nobel Biocare (-1,4%) et Sonova (-1,1%) en perdaient. Lonza (-1,4% à 48,35 francs) souffrait d'une réduction de recommandation à "neutral" et objectif 55 francs par Merrill Lynch. La reprise du groupe de sciences de la vie est lente, a commenté la banque. Les chiffres annuels ont déçu, tout comme le départ inattendu du CEO, qui signale que les problèmes du groupe sont plus gros que d'admis et que la solution prendra du temps. Sur le marché élargi, Georg Fischer, Gategroup, PSP, Feintool et Genolier ont présenté leurs résultats. Le chiffre d'affaires et l'EBIT de Georg Fischer ont un peu déçu, alors que le bénéfice net a dépassé les projections des analystes. Concernant Gategroup (-0,2%), les investisseurs doivent tenir compte d'un grand nombre d'éléments. Chiffre d'affaires et EBITDA ont dépassé les attentes et le bénéfice net les a déçues. Le groupe réorganise ses activités internationales et émet un emprunt de 350 millions d'euros. Le conseil d'administration a l'intention de verser, pour la première fois, un dividende aux actionnaires. Le ratio pay-out devrait être de plus de 20%, selon l'entreprise. Les revenus locatifs de PSP (+2,3%) a un peu déçu avec ses revenus locatifs, mais l'EBITDA et le bénéfice net ont légèrement dépassé les attentes. Feintool (inch.) a confirmé ses prévisions 2012 et prévoit un chiffre d'affaires compris entre 350 miilions et 390 millions de francs. Kudelski (+1,8%) a conclu un partenariat avec l'espagnol Abertis Telecom pour un service basé dans le nuage (cloud).
Tokyo clôture en hausse de 0,92% grâce à un yen plus faible La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en hausse de 0,92%, à son plus haut niveau en près de sept mois, grâce à la baisse du yen ces derniers jours, face au dollar et à l'euro. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 88,59 points à 9722,52 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 0,39%, prenant 3,23 points à 838,48 points. L'activité a été intense, avec 2,51 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Le marché a ouvert en baisse, après une séance plutôt hésitante à Wall Street. En début de journée, les investisseurs avaient à l'œil un léger rebond du yen, qui cotait davantage que la veille, une mauvaise nouvelle pour les groupes exportateurs. Perçue comme une valeur refuge par temps économique incertain, la devise nippone a perdu du terrain depuis deux semaines, après avoir coté à des niveaux record pendant des mois. Quelques prises de bénéfice, consécutives à la forte montée du Nikkei ces derniers jours, ont aussi fragilisé les indices en début de journée. Dans le courant de la séance toutefois, la tendance s'est inversée à mesure que le yen diminuait de nouveau. Depuis que les pires craintes concernant l'endettement européen se sont quelque peu apaisées, les investisseurs ont tendance à acheter à tour de bras dès qu'ils voient un mouvement de hausse, afin de ne pas rater de bonnes affaires. Parmi les gagnants du jour ont figuré les opérateurs de téléphonie mobile: Softbank a gagné 3,22% à 2435 yens, KDDI 2,17% à 518'000 yens et NTT Docomo 0,22% à 138'100 yens. Les principaux perdants ont été les groupes de semi-conducteurs, déprimés par l'annonce de la faillite du fabricant de mémoires informatiques DRAM Elpida Memory, qui a plongé de 23,95% à 254 yens. Advantest a perdu 1,50% à 1120 yens.