Les prix du pétrole s'appréciaient hier en Asie après la mort du président vénézuélien Hugo Chavez qui ouvre une période d'incertitude au Venezuela, principal producteur de brut sud-américain, ont indiqué des courtiers. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a gagné 19 cents à 91,01 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance grimpait de 53 cents, à 112,14 dollars. La mort d'Hugo Chavez, décédé la veille à Caracas à 58 ans des suites d'un cancer, plonge le pays et la région dans une période "d'incertitude" avant une élection présidentielle anticipée qui doit intervenir dans les 30 jours, a relevé Jason Hughes, courtier chez IG Markets à Singapour. Le Venezuela, quatrième plus gros producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et cinquième exportateur mondial, le Venezuela produit entre 2,3 et 3 millions de barils/jour, selon l'Opep ou le gouvernement. Principal producteur de pétrole d'Amérique du Sud, il dispose de réserves parmi les plus importantes au monde. La veille, les prix du brut à New York, qui ont cédé plus de 7 dollars depuis la mi-février, avaient terminé en hausse, le marché bénéficiant d'un regain d'optimisme dans le sillage des marchés des actions, et rebondissant grâce à des achats à bon compte. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a gagné 70 cents à 90,82 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 111,61 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,52 dollar par rapport à la clôture de lundi. Il était tombé la veille à 109,58 dollars, son plus bas niveau depuis la mi-janvier. "Nous avons connu une longue chute, il était temps que les cours pétroliers rebondissent un peu, même s'il ne s'agit que d'un rebond limité", a commenté James Williams, de WTRG Economics. Les prix du brut à New York ont cédé plus de 7 dollars depuis la mi-février, jusqu'à atteindre lundi un plus bas depuis le 26 décembre, à 89,33 dollars, franchissant pour la première fois en deux mois le seuil psychologique des 90 dollars. Le regain d'optimisme du marché se devait également, selon John Kilduff, de Again Capital, à la bonne tenue de Wall Street, qui évoluait à des niveaux historiques, "ce qui rassure les courtiers sur les perspectives de l'économie américaine" et sur la demande. L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a dépassé mardi en séance son précédent record historique, établi en octobre 2007, les investisseurs tablant sur une poursuite de l'amélioration de l'économie américaine et retrouvant le goût des actifs risqués. Du côté de l'offre, le WTI montait aussi dans le sillage du Brent de Londres dont la forte hausse était notamment "portée par des inquiétudes sur l'approvisionnement en mer du Nord", a noté John Kilduff. En effet, en raison de la découverte d'une fuite d'hydrocarbures sur son infrastructure, la plateforme pétrolière Cormorant Alpha, située en mer du Nord à 160 km au large des îles écossaises Shetland, est fermée depuis quatre jours. Cette plateforme assure le transit d'environ 90 000 barils de pétrole/jour au sein d'un système d'oléoducs en mer du Nord, soit environ 8% de la production britannique dans la région. Le marché de l'or noir était également dans l'attente des chiffres des réserves hebdomadaires de brut aux Etats-Unis, après une hausse de plus de 17 millions de barils au cours des six dernières semaines. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'un recul de 200 000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis. Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés en période hivernale, sont quant à eux attendus en recul de 1,3 million de barils, et les réserves d'essence en repli de 300 000 barils.