Y a t-il eu au moins un seul sommet mondial sur la coopération pour le développement qui aura réussi ? Oui si les résultats sont conformes aux aspirations des pays riches et de ceux qui se préparent à le devenir. Non pour nous autres, les pays dont on dit avec pudeur qu'ils sont en développement. Les rapports de force sont bien, même trop inégalitaires. Quand les pays en développement n'arrivent pas à faire admettre sur la scène internationale ce qu'ils ont convenu de défendre tous ensemble, ils montrent d'abord et en premier lieu qu'ils sont impuissants sur la scène internationale à défendre leurs propres intérêts. Dès lors que tous ces Etats en développement n'ignorent pas que la loi et les règlements sur le plan international ne sont violés majoritairement que par ceux qui se posent en puissants du moment, (aux puissants correspondent les impuissants du moment ou de toujours) le plus important ne réside pas dans les critiques groupées à l'encontre des puissants. Ceux-là n'ont en cure. Les pays en développement vont peut-être se concerter pour tenter de défendre la création d'un système parallèle à la mondialisation malgré qu'il soit répété par les riches qu'à la mondialisation, il n'y a pas d'alternative. Il est difficile pour ne pas dire impossible de faire une approche économique nationale sans l'intégrer justement dans les relations internationales. L'Algérie a beaucoup plaidé en faveur du dialogue dans les relations internationales et en faveur de la multi polarisation du monde, car pour le moment, les grandes décisions prises et qui ont en plus des implications sur les pays en développement n'associent pas ces derniers. Pouvons-nous accorder du crédit aux thèses internationales en provenance des pays industrialisés lorsque celles-ci sont construites sur l'objectif de nous convaincre qu'il en découlera une vie meilleure pour l'ensemble des populations et pas seulement pour une partie des populations ? Une prospérité partagée pour tous les pays qui entrent dans la mondialisation ou pour seulement certains d'entre eux ? On parle beaucoup de la nécessité de l'existence ou de la création d'une classe moyenne car la stabilité du pays sur le plan social dépend de la largeur c'est-à-dire de l'importance de cette classe moyenne. Mais, la classe moyenne est devenue un concept assez flou dans la définition de ses constituantes. L'inflation commence à tirer la classe moyenne vers le bas. Les pays en développement ont la nette conviction qu'ils sont les " dindons de la farce ". Que de pays comme le nôtre ont cédé aux recommandations des pays et des institutions financières, qui leur ont demandé de faire des réformes sans coussins amortisseurs des frustrations socioéconomiques dues aux licenciements massifs, alors que tout cela n'avait pas été pris en compte par les puissances industrielles. Et pourtant, tous les pays, riches et pauvres, vont entrer dans la mondialisation, ensemble, pour s'y confronter les uns aux autres, tous les pays, tant ceux du Nord que du Sud, savent pourtant qui vont être les vainqueurs et les vaincus, lors des affrontements commerciaux…