Que de fois il avait été promis que l'entrée dans l'économie de marché permettra des échanges commerciaux qui se traduiront en croissance et création d'emplois devant propulser le développement ? Celle-ci telle qu'elle s'exprime ne se traduit pas en développement mais en inégalité entre les pays et au sein des pays eux-mêmes. Pouvons nous accorder du crédit aux thèses internationales en provenance-des pays industrialisés lorsque celles-ci sont construites sur l'objectif de nous convaincre qu'il en découlera une vie meilleure pour l'ensemble des populations et pas seulement pour une partie des populations ? Une prospérité partagée pour tous les pays qui entrent dans la mondialisation ou pour seulement certains d'entre eux ? Les pays en développement ont la nette conviction qu'ils sont les " dindons de la farce ". Que de pays comme le nôtre ont cédé aux recommandations des pays et des institutions financières, qui leur ont demandé de faire des réformes sans coussins amortisseurs des frustrations socioéconomiques dues aux licenciements massifs, alors que tout cela n'avait pas été pris en compte par les puissances industrielles pour l'augmentation du flux des IDE conformément à leurs promesses. Nous oublions, avec notre accoutumance à l'économie dirigée, que c'est le secteur privé occidental qui décide de ce qu'il fera et non les gouvernements occidentaux. Faudrait-il encore continuer à guetter le moindre signe qui ressemble à un espoir qui sortira des sommets mondiaux consacrés au développement des pays qui se trouvent en dehors du développement alors que ne sont réglés que les problèmes des grandes puissances ? ce sont ces sommets qui ont échoué, tous les pays qui ont échoué ou les pays dit pudiquement en voie de développement ? En tout cas, un échec sur cette voie aura bien des conséquences sur la sécurité internationale car les inégalités qui en découleront renforceront davantage le terrorisme et la criminalité mondiale. Peut-être qu'au début, cela ne sera pas perçu comme un échec de tous les pays. Les résultats seraient éventuellement conformes aux aspirations des pays riches et de ceux qui se préparent à le devenir. Quand les pays en développement n'arrivent pas à faire admettre sur la scène internationale ce qu'ils ont convenu de défendre tous ensemble, ils montrent d'abord et en premier lieu qu'ils sont impuissants sur la scène internationale à défendre leurs propres intérêts. Nous disons bien que la tendance mondiale va vers la multi polarisation du monde, vers la diminution de l'efficacité des unilatéralismes, et que seuls les rassemblements régionaux pourront élever leur pouvoir de négociation et donc de leur capacité d'écoute et pas les pays qui se présentent en solitaire. Après l'Europe, les Etats Unis, l'Amérique Latine, l'Asie (tant centrale que du Sud_Est (Asean) , on attendait le Maghreb, le monde arabe l'Afrique qui ont besoin d'abord de régler leurs différends et pour affronter ensemble les " défis du développement et de la mondialisation ". A quoi sert de continuer à se plaindre dès lors que tous ces Etats en développement n'ignorent pas que la loi et les règlements ne sont violés majoritairement que par ceux qui se posent en puissants du moment( malheureusement eux-mêmes se posent en impuissants du moment). Le plus important ne réside pas dans les gémissements et les condamnations qui démontrent qu'ils ont atteint le fond et même qu'ils creusent encore pour s'enfoncer plus. Des pays solidaires ont besoin de s'engager ensemble par un pacte de stabilité qui fixe même les niveaux de déficits publics. Ce sont les pays en développement qui auront comme toujours d'ailleurs à subir la mondialisation qui a été faite par les pays riches et pour les pays riches. Tous les pays, riches et pauvres-vont entrer dans la mondialisation, ensemble, pour s'y confronter les uns aux autres, tous les pays, tant ceux du nord que du sud, .savent pourtant qui vont être les vainqueurs et les vaincus, lors des affrontements commerciaux... Ces pays vaincus d'avance vont peut- être se concerter pour tenter de créer un système parallèle à la mondialisation malgré qu'il soit répété par les riches qu'à la mondialisation, il n'y a pas d'alternative bien qu'elle leur soit imposée. Il est difficile, pour ne pas dire impossible, de faire une approche économique nationale sans l'intégrer justement dans les relations internationales. Le président Bouteflika a beaucoup plaidé en faveur du dialogue dans les relations internationales et en faveur de la multi polarisation du monde, car pour le moment les grandes décisions prises et qui ont en plus des implications sur les pays en développement n'associent pas ces derniers.