Lors du débat public devant le Conseil de sécurité, tenu mardi à New York sous le thème “Maintien de la paix et de la sécurité internationales : rôle du Conseil de sécurité dans la prévention et la résolution des conflits, en particulier en Afrique”, le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, M. Youcef Yousfi, a mis l'accent sur la nécessité de coordonner les efforts et mobiliser les ressources afin de mieux prévenir et résoudre les conflits internationaux. Pour ce, M. Yousfi a souligné l'obligation de se doter d'une véritable stratégie de prévention des conflits qui ferait que la communauté internationale aille beaucoup plus loin dans la détection des symptômes de crises en incorporant des conflits non résolus, à l'instar de celui du Sahara Occidental et d'autres, et c'est là, d'ailleurs, que le rôle et la responsabilité du Conseil s'avèrent primordiaux. Pour l'intervenant algérien, lors de ce débat, il y a deux axes primordiaux sur lesquels toutes les politiques de prévention des conflits se voulant efficaces doivent reposer. Il s'agit, premièrement, de combiner les efforts de tous les acteurs pour assurer la réussite de l'action discrète de la diplomatie préventive et des bons offices concernant les conflits en gestation. Quant au deuxième axe, il se rapporte à la mobilisation des ressources à la fois pour renforcer les capacités des acteurs régionaux et pour un meilleur développement qu'il faut replacer au cœur de toute stratégie de prévention des conflits. Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, a lancé un appel au Conseil de sécurité pour réfléchir davantage sur l'exemple de la crise somalienne pour pouvoir en tirer des leçons. Ce qui ne peut se réaliser qu'avec une implication pleine et efficace dans la recherche d'une issue juste et permanente comme le prescrit la Charte. M. Yousfi a souligné que l'Algérie souhaite que la décision qui sanctionnera ce débat, à défaut d'un plan d'action, soit une très forte volonté politique qui romprait avec les hésitations qui ont prévalu par le passé et qui ont coûté et continuent de coûter cher à la communauté internationale. Ceci dit, M. Yousfi, a rappelé la résolution 1625 de 2005 que l'Algérie a co-présentée avec le Bénin et la Tanzanie, alors membres du Conseil de sécurité. Une résolution qui a proposé une plate-forme d'action et des éléments d'un plan cohérent et global ayant pour objectif une meilleure prévention des conflits, et plus particulièrement en Afrique. Il faudrait donc œuvrer dans le sens de concrétiser les objectifs de cette résolution et de la consolider éventuellement en s'appuyant davantage sur de nouvelles idées portant, notamment, sur le renforcement des capacités de l'Union africaine dans le domaine de la prévention, en lui fournissant plus d'aide pour perfectionner son système d'alerte rapide, de collecte et d'analyse de l'information et de médiation. Le moyen qui pourrait, peut être, précise l'intervenant algérien, aider à aller de l'avant, serait la mise en place d'un mécanisme de revue périodique de cette résolution à l'exemple de ce qui se fait pour les résolutions du Conseil concernant les femmes, les enfants et la protection des civils durant les conflits armés. Pour l'Algérie, lorsqu'il s'agit d'évaluer les conséquences destructrices des conflits, le paramètre du coût ne peut en aucun cas être le critère le plus déterminant. Ceci parce que nul ne peut négliger la véritable équation qui réside, en réalité, dans le nombre de pays détruits par des conflits, dans les millions de vies perdues et des souffrances infligées aux populations civiles, en particulier, parmi les catégories les plus vulnérables, à cause d'une crise que la communauté internationale n'a pas su ou pu, parfois, endiguer au moment le plus opportun et à un moindre coût, a relevé l'ambassadeur algérien. Dans cette même optique, et pour conclure, M. Yousfi a fait remarquer que l'Algérie n'a qu'à se réjouir de la volonté exprimée, mardi matin, par le Secrétaire général de faire de la résolution des conflits du Darfour, de la Somalie, de la RDC et du Sahara Occidental une des primautés de son mandat et de son intention de mettre en œuvre un train de mesures pour renforcer les capacités de l'ONU dans le domaine de la prévention des conflits.