Les prix des matières premières alimentaires ont connu des fortunes diverses la semaine dernière, le cacao rebondissant grâce à une reprise de la demande tandis que les cours du café divergeaient à Londres et New York et que le sucre se stabilisait. Cacao Les cours de la fève brune ont rebondi aine, après être tombés à leurs plus bas niveaux à Londres et New York depuis respectivement avril et juin 2012. Pour Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, ce rebond est dû aux "prix bas observés actuellement (qui) pourraient motiver un regain de la demande" ainsi qu'à la fin des "récoltes principales en Afrique de l'ouest et dans une grande partie de l'Asie, ce qui implique des volumes d'offre potentiellement plus faibles". Ces craintes sur l'offre étaient alimentées par différents chiffres, dont un rapport du ministère ivoirien de l'Agriculture et des Finances, montrant une baisse de 7,5% des livraisons de cacao dans les ports ivoiriens, donc de l'offre disponible à l'exportation, au cours des trois premiers mois de la saison 2012/2013 (octobre-novembre-décembre) par rapport à la même période un an plus tôt, ont relevé les analystes de Commerzbank. La Côte d'Ivoire est le plus gros producteur de cacao au monde. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1443 livres sterling vendredi dernier, contre 1404 livres le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 2140 dollars la tonne contre 2093 dollars une semaine plus tôt. Café Le prix du robusta londonien a poursuivi sa progression, grimpant même mercredi dernier, à 2216 dollars la tonne, son niveau le plus élevé depuis cinq mois, porté par des inquiétudes sur l'offre en provenance du Vietnam, le plus gros producteur de robusta au monde. "Les plants vietnamiens ont besoin d'eau mais ils n'en reçoivent pas beaucoup et les producteurs craignent une perte de production de 25% par rapport à l'année dernière alors que l'offre a déjà commencé à se réduire", a noté M. Scoville. De son côté, le cours de l'arabica côté à New York a perdu un peu de terrain pour retomber à des niveaux plus vus depuis trois semaines, plombé par une récolte solide au Brésil (le plus gros producteur au monde). Ce repli à New York était tout de même freiné par la perspective de voir les récoltes en Amérique centrale baisser fortement du fait des ravages causés sur les plantations par la rouille, maladie causée par un champignon. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 2174 dollars, contre 2160 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mai valait 139,10 cents, contre 143,25 cents sept jours auparavant. SUCRE Les prix du sucre se sont stabilisés dans un marché sans grand volume marqué par l'absence de nouvelles majeures sur les fondamentaux (offre et demande) du marché, a observé Nick Penney, analyste de la maison de courtage Sucden. De plus, malgré la perspective d'une utilisation plus importante cette année de sucre brésilien pour la production d'éthanol, la récolte de canne à sucre du pays (premier exportateur mondial de sucre) en mars et avril s'annonce solide, ce qui implique des volumes d'exportation toujours élevés, ce qui pèse sur les prix, a expliqué Jack Scoville. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 538,80 dollars 537,10 dollars le vendredi. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 18,86 cents contre 18,82 cents sept jours auparavant. Le maïs et du blé en hausse Les cours du maïs se sont de leur côté affichés en hausse " car les stocks de la céréale restent très limités " et les courtiers américains " doivent s'assurer de ne pas se retrouver à court ", a remarqué Frank Cholly. La forte hausse des ventes de maïs américains à l'étranger, au-delà des projections des analystes, a aussi participé à la montée des prix de la céréale. Le marché du blé a aussi profité de ventes en forte progression, de 44 % par rapport à la semaine précédente pour la campagne 2012/2013, et dépassant les attentes des analystes. Les cours du blé, en progression depuis six séances, " rattrapent aussi une partie des fortes baisses enregistrées ces derniers mois ", a souligné Frank Cholly. De plus, " le blé a évolué sous le prix du maïs plus tôt dans la semaine et ce n'est pas ce qui est censé se passer, le marché doit se corriger ", a ajouté l'expert. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat de référence sur le marché, a fini jeudi à 7,1650 dollars contre 7,1025 dollars mercredi. Le boisseau de blé à même échéance a terminé à 7,2475 dollars contre 7,1000 dollars la veille. Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en mai, a clôturé à 14,3550 dollars contre 14,4700 dollars mercredi dernier.