Les Bourses européennes ont terminé la semaine proche de l'équilibre, gardant les yeux rivés sur Chypre et la zone euro et jouant la prudence en l'absence de nouvelles économiques d'envergure aux Etats-Unis. "Compte tenu des nouvelles qui continuent d'arriver en provenance de Chypre, les marchés européens sont restés remarquablement résistants au tourbillon d'informations en provenance de ce pays", a commenté Michael Hewson, analyste de CMC Markets UK. L'île a jusqu'à demain pour mettre sur pied un plan de sauvetage jugé acceptable et les ministres des Finances de la zone euro se sont dits prêts à discuter d'une nouvelle proposition de Nicosie. Selon les médias chypriotes, le Plan B que les responsables chypriotes tentent d'élaborer pour obtenir un plan de sauvetage européen envisage une taxe de 15% sur les dépôts bancaires supérieurs à 100 000 euros. Le Parlement avait rejeté, mardi dernier, un premier plan prévoyant une taxe inédite allant jusqu'à 9,9% sur tous les dépôts, mais face à l'échec des autres solutions envisagées, des responsables gouvernementaux ont annoncé que le principe de cette taxe était à nouveau d'actualité. Même si ce n'est pas évident, le marché espère qu'un accord sera trouvé ce qui permettra à Chypre de bénéficier d'un sauvetage financier et à la zone euro de se stabiliser, a noté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. L'Eurostoxx a terminé à -0,08% La Bourse de Paris a terminé sur une légère baisse (-0,12%). A la clôture, l'indice parisien a perdu 4,56 points pour s'inscrire à 3 770,29 points, dans un volume d'échanges modéré de 2,59 milliards d'euros. Sur le front des valeurs les banques ont continué à faire les frais de l'incertitude sur Chypre: BNP Paribas a perdu 2,01% à 41,17 euros, Crédit Agricole a lâché 1,17% à 6,56 euros et Société Générale a abandonné 2,52% à 27,43 euros. Les grands groupes industriels, pénalisés par la morosité de la conjoncture en zone euro, ont lâché des points, à l'image de ArcelorMittal 2,53% à 10,4 euros, Lafarge (-2,33% à 53,12 euros), Peugeot (-3,33% à 6,15 euros). EADS qui depuis plus d'une semaine était en recul, a regagné des points (+1,65% à 41,35 euros) tout comme plusieurs valeurs défensives peu concernées par l'évolution de la conjoncture. Essilor a pris 3,14% à 88,28 euros, GDF Suez (+2,61% à 15,7 euros), dopé également par un relèvement de sa recommandation par HSBC. La Bourse de Francfort a limité ses pertes (-0,27% à 7 911,35 points) après la baisse surprise de l'indice Ifo du moral des entrepreneurs allemands en mars et dans l'attente de développements à Chypre. Adidas (+2,52% à 80,08 euros) a profité des bons résultats publiés la veille au soir de son concurrent américain Nike. EON a aussi connu une bonne séance avec +1,17% à 13,86 euros. Le groupe a clos jeudi la cession de 51% de son activité d'incinération des déchets au fonds EQT, annoncée fin 2012. En outre, il semble sur le point de prendre une part majoritaire dans le brésilien MPX. Le groupe a explicitement identifié le Brésil comme un axe prioritaire de son expansion internationale. A l'autre bout du Dax, Lanxess (-4,54% à 55,66 euros) a continué à souffrir de l'annonce la veille de perspectives 2013 moroses et de l'aveu d'un mauvais départ pris cette année. La Bourse de Londres a clôturé juste au-dessus de l'équilibre. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a grappillé 4,21 points soit 0,07% par rapport à la clôture de la veille, à 6 392,76 points. Parmi les valeurs, BT Group a bondi de 3,91% à 276,7 pence grâce un relèvement d'objectif de cours par Nomura. Le groupe pharmaceutique AstraZeneca a terminé en hausse de 3,29% à 3236 pence, profitant une nouvelle fois de la présentation de son plan stratégique pour renouer avec la croissance, qui se traduira pour des suppressions d'emplois supplémentaires. BP a pour sa part pris 1,85% à 457,7 pence. Le groupe pétrolier a annoncé vendredi un programme de rachat d'actions d'un maximum de 8 milliards de dollars, soit la valeur de son investissement initial dans son ex-coentreprise russe TNK-BP. La bourse suisse a clos la semaine sur une note stable, l'Indice SMI de ses valeurs vedettes clôturant en baisse de 0,17% à 7 749,43 points. Crédit Suisse a gagné 1,34% à 25,65 francs, UBS clôturant à plus 0,27% à 14,64 francs. Julius Baer a augmenté de 0,54% à 37,45 francs. La Bourse de Milan a clôturé en hausse de 0,69% à 16 046 points, dans l'espoir de la possible annonce de formation d'un gouvernement, près d'un mois après les législatives. La séance a été menée par le fabricant d'articles de luxe Salvatore Ferragamo, récompensé pour ses bons résultats annuels par une hausse de 4,52% à 21,72 euros. L'assureur Generali a pour sa part bénéficié d'un avis favorable de l'agence Moody's sur sa dette et a grimpé de 3,46% à 13,14 euros. A l'inverse, beaucoup de valeurs bancaires ont terminé dans le rouge: UniCredit a cédé 1,59% à 3,582 euros et Ubi Banca 2,67% à 3,066 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,47% à 350,74 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le bancassureur ING, qui a cédé 3,61% à 5,87 euros. A la hausse, le brasseur Heineken a gagné 1,29% à 58,73 euros. La Bourse de Bruxelles a gagné 0,24% à 2 619,55 points, malgré l'incertitude persistante entourant la situation à Chypre. GDF Suez a enregistré la principale hausse, gagnant 2,61% à 15,70 euros, devant le brasseur AB InBev, qui a pris 1,24% à 74,98 euros. La principale baisse a été enregistrée par la bancassureur KBC, qui a reculé de 1,29% à 28,65 euros. La Bourse de Madrid a terminé en légère baisse de 0,26%, à 8 329,5 points. Le secteur bancaire a terminé dans le rouge: Santander, premier groupe de la zone euro par la capitalisation boursière, a reculé de 0,83% à 5,595 euros, BBVA, deuxième banque espagnole, a perdu 0,91% à 7,297 euros et CaixaBank a cédé 0,80% à 2,742 euros. La Bourse de Lisbonne a clôturé inchangée à 6 095,94 points. Les valeurs bancaires ont terminé en ordre dispersé. La BPI et la BCP ont fini dans le rouge reculant respectivement de 1,01% et 0,93%. En revanche, la Banif et la BES se sont légèrement appréciées, la première de 0,79% et l'autre de 0,11%. Wall Street finit en hausse, misant sur une résolution de la crise chypriote Wall Street a fini la semaine en hausse, aidée par des espoirs d'une résolution imminente de la crise chypriote, jugée essentielle pour la stabilité de la zone euro, et de bons résultats d'entreprises américaines: le Dow Jones a pris 0,63% et le Nasdaq 0,70%. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a avancé de 90,54 points à 14 512,03 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 22,40 points à 3 245,00 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est adjugé 0,72% (+11,09 points) à 1 556,89 points. Les investisseurs, sur le marché actions comme sur les autres marchés financiers, ne veulent pas prendre le risque d'avoir trop vendu à l'orée du week-end alors que l'on pourrait assister à une résolution de la crise chypriote, a constaté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. En effet, les courtiers anticipent un accord entre la troïka des bailleurs de fonds (UE-FMI-BCE) de l'île et Nicosie, dont les créanciers exigent de nombreux efforts en contrepartie de leur aide. D'autre part, la place financière new-yorkaise a bénéficié, selon M. Volokhine, des bons résultats d'entreprises importantes pour jauger la reprise de la consommation aux Etats-Unis, comme le fabricant d'articles de sport Nike, dont l'action s'est envolée, et le joaillier Tiffany & Co. Pour M. Cardillo, un rebond technique à la suite de la chute des indices jeudi était également à l'origine de l'embellie observée sur la place new-yorkaise. Tokyo chute de 2,35% à cause de Chypre et du regain du yen L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la semaine en recul marqué de 2,35%, du fait de craintes liées à la situation financière de Chypre et d'un regain du yen face aux principales devises, accéléré dans les dernières minutes d'échanges. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a abandonné 297,16 points à 12 338,53 points. Sur l'ensemble de la semaine il a cédé environ 1,2%. Il évolue cependant toujours ces derniers temps à des niveaux qu'il n'avait pas connus depuis septembre 2008, avant la crise financière internationale et la triple catastrophe nippone du 11 mars 2011. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reflué avant-hier de 1,85% (-19,53 points) à 1 038,57 points. L'activité a encore été plutôt importante, avec 2,88 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les valeurs avaient été dopées ces derniers temps par les perspectives de nouveaux assouplissements monétaires au Japon et le recul subséquent du yen face au dollar et à l'euro, mais les inquiétudes au sujet de Chypre tendent à peser sur la devise européenne, et le yen se renchérit. A la fermeture de la place tokyoïte, le dollar évoluait vers 94,63 yens et l'euro aux environs de 122 yens, en net repli par rapport à leurs cours aux premières heures de la matinée. Les investisseurs à Tokyo n'ont vraisemblablement pas tenu rigueur au nouveau gouverneur de la Banque centrale du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, de ne pas avoir annoncé la veille de réunion extraordinaire du comité de politique monétaire, contrariant ainsi des spéculations des acteurs du marché. Il a toutefois promis lors de sa première conférence de presse en tant que patron de l'institut d'émission de tout faire pour tenter de débarrasser le pays de la déflation handicapante, si possible en deux ans. Du côté des valeurs, la plupart des secteurs qui avaient bien progressé ces dernières semaines à la faveur du repli du yen ont perdu quelques plumes vendredi du fait du mouvement inverse. Les constructeurs d'automobiles et leurs équipementiers ont pâti de ce changement: l'action Toyota a cédé 2,20% à 4 880 yens, Honda 2,65% à 3 670 yens et Nissan 2,97% à 946 yens. Le titre du pneumaticien Bridgestone s'est déprécié de 3,23% à 3 150 yens.Idem pour les fabricants d'électronique: l'action Panasonic a dévissé de 2,59% à 676 yens, Sony de 1,78% à 1 660 yens et Sharp de 1,95% à 302 yens. Ont été également assez maltraités les titres des groupes bancaires: Mizuho Financial Group a perdu 1,42% à 209 yens et Mitsubishi UFJ Financial Group 2,43% à 563 yens.