Des heurts ont éclaté, avant-hier, au Caire et dans la deuxième ville d'Egypte, Alexandrie, entre opposants et sympathisants du président Mohamed Morsi, faisant dix blessés. Les heurts les plus violents ont eu lieu à Alexandrie où neuf personnes ont été blessées et hospitalisées à la suite d'affrontements dans le quartier de Sidi Gaber près des bureaux des Frères musulmans, le mouvement dont le président est issu, a précisé la même source citant un responsable du ministère de la Santé, Khaled al-Khatib. Des forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protagonistes, selon l'agence, ajoutant qu'opposants et sympathisants de M. Morsi ont échangé des jets de pierres et des cocktails Molotov. Au Caire, une personne a été blessée au cours d'une manifestation de plusieurs centaines de personnes devant la Haute cour de justice, où les protestataires réclamaient la démission du procureur général Talaat Abdallah nommé en décembre par M. Morsi. Le 22 novembre, le président Mohamed Morsi avait limogé l'ancien procureur général Abdel Meguid Mahmoud, nommé sous le président déchu Hosni Moubarak, et l'avait remplacé par M. Abdallah après s'être attribué des pouvoirs exceptionnels par décret. Cette décision avait provoqué une fronde au sein du pouvoir judiciaire qui avait dénoncé une atteinte à son indépendance. Mais mercredi, la cour d'appel du Caire a ordonné l'annulation du limogeage d'Abdel Meguid Mahmoud et le retour de ce dernier à son poste. A Mahalla, une ville du centre du pays, des manifestants qui n'étaient pas parvenus à pénétrer dans des bureaux du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), issu des Frères musulmans, ont mis le feu à une voiture proche du bâtiment, selon Mena. Plus de 30 locaux des Frères musulmans ont été attaqués dans le pays au cours des dernières semaines lors de manifestations contre le président. Les Frères musulmans et les salafistes dominaient l'Assemblée élue à l'hiver 2011/2012 et dissoute en juin 2012, après une décision de la plus haute juridiction d'Egypte jugeant la loi électorale anticonstitutionnelle. En décembre, des violences entre pro et anti-Morsi avaient fait 11 morts dans des affrontements devant le palais présidentiel.