Six ans après le premier procès tenu en mars 2007 où M. Rafik Khalifa a été condamné, en son absence, à la prison à perpétuité, cette " affaire Khalifa Bank " sera rejugée en appel aujourd'hui dans le même tribunal d'il y a six ans soit au tribunal criminel près la Cour de Blida. Soixante-quinze (75) accusés et quelque 300 témoins, parmi lesquels le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci (ancien ministre des Finances), le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, le ministre de l'Habitat et de l'urbanisme, M. Abdelmadjid Tebboune, et le secrétaire général de l'UGTA M. Abdelmadjid Sidi Said, ont été convoqués par le tribunal, qui sera présidé par le juge Antar Menouar, pour ce second procès de l'affaire Khalifa, selon une source judiciaire. D'autre part, une cinquantaine de personnes constituant la partie civile dans cette affaire sont, également, concernées par ce pourvoi en cassation. Et là, il est important de signaler que "Le principal accusé dans cette affaire, Abdelmoumène Rafik Khelifa, n'est pas concerné par ce second procès", comme l'avait indiqué, récemment , l'adjoint principal du procureur général près la Cour de Blida, M. Zerkerras Mohamed, qui a expliqué que "Abdelmoumène Khelifa avait déjà été condamné à la perpétuité par contumace, et de ce fait il ne peut être rejugé dans une même affaire, sauf s'il venait à introduire un pourvoi en cassation". D'ailleurs, il est tout aussi utile de savoir qu' une session avait été prolongée du 21 janvier au 28 mars dernier après la première ordinaire de cette année 2013 puisque la durée a été prorogée sur décision du procureur général, M. Boumediene Bacha, après l'approbation par la Cour suprême, le 19 janvier 2011, des pourvois en cassation introduits par la défense et par le ministère public. L'origine de l'affaire remonte à novembre 2002 où, les transferts de capitaux du groupe vers l'étranger sont bloqués par la Banque d'Algérie. Quatre mois plus tard, trois cadres de Khalifa TV sont arrêtés à l'aéroport d'Alger avec deux millions d'euros en liquide alors qu'ils s'apprêtaient à s'envoler pour Paris. El Khalifa Bank a un trou de 3,27 milliards de dinars dans sa caisse. Les différentes enquêtes et les auditions pendant le procès révéleront la mise en place d'un véritable système mafieux qui fera perdre 200 milliards de dinars à des entreprises publiques et des organismes nationaux comme l'AADL, l'OGPI mais aussi à la CNAS, la Casnos et la CNR. C'est ainsi que le premier procès, tenu en mars 2007 dans l'enceinte de ce même tribunal, s'est achevé par la prononciation de peines allant d'une année à 20 ans de prison, et la relaxation d'une cinquantaine de personnes, parmi les 94 prévenus jugés en comparution. Dix (10) autres accusés avaient été condamnés par contumace. Les chefs d'accusation retenus contre eux étaient "constitution d'une association de malfaiteurs", "vol qualifié", "escroquerie, abus de confiance" et "falsification de documents officiels". Pour rappel, la justice avait été saisie de cette affaire après que la Banque d'Algérie eut constaté un découvert de 3,2 milliards de dinars dans "la caisse principale de Khalifa Bank", qui fut la première banque privée en Algérie. En avril 2010, le ministère de l'Intérieur britannique avait autorisé l'extradition de Abdelmoumène Khelifa vers l'Algérie, mais son avocat avait introduit un appel auprès de la Cour suprême britannique qui a "suspendu cette décision d'extradition". A noter enfin que la corruption d'un agent public, l'obtention d'avantages injustifiés dans des marchés publics, le recel et les autres faits de corruption sont punis d'un emprisonnement de 2 à 10 ans et d'une amende de 200 000 DA à 1 000 000 DA.