La Russie financera entièrement la construction du tronçon serbe du gazoduc South Stream, évalué à 1,7 milliard d'euros, a annoncé le premier ministre serbe Ivica Dadic, à l'issue de négociations à Moscou avec son homologue russe Dmitri Medvedev. "La Russie a proposé de prendre entièrement en charge le financement du tronçon serbe du gazoduc. La Serbie couvrira ultérieurement la dette avec les sommes obtenues pour le transit du gaz. A notre avis, cette proposition est très correcte", a fait savoir le premier ministre serbe lors d'une conférence de presse. M. Dadic a précisé que les travaux devaient commencer en décembre prochain. D'une capacité de 63 milliards de m³ de gaz, le projet South Stream est appelé à diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays transitaires, en l'occurrence l'Ukraine. Le gazoduc doit entrer en service au premier trimestre de 2016 pour atteindre sa pleine capacité en 2018. Une partie du pipeline passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera le littoral russe au littoral bulgare. Après avoir atteint le littoral bulgare dans la région de Varna, le gazoduc traversera ce pays, ainsi que la Serbie, la Hongrie et la Slovénie pour aboutir à Tarvisio, dans le nord-est de l'Italie. Des embranchements du pipeline achemineront du gaz vers la Croatie et la République serbe de Bosnie. Pour réaliser la partie terrestre du gazoduc, la Russie a signé des contrats avec la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Grèce, la Slovénie, la Croatie et l'Autriche. Les travaux seront pilotés par la société South Stream Transport AG. Son capital est détenu par le russe Gazprom (50%), l'italien Eni (20%), l'allemand Wintershall et le français EDF (15% chacun). Le coût total du projet est évalué à 16 milliards de dollars, tronçons terrestres compris.