Le gazoduc South Stream, destiné à acheminer du gaz russe en Europe, peut aider l'Europe à surmonter la crise économique, a déclaré cette semaine à Moscou le vice-président du holding public russe Gazprom, Alexandre Medvedev, lors du forum "Gaz de Russie". "Les gouvernements de plusieurs pays considèrent les projets d'infrastructure comme un moyen de lutter contre la crise économique. South Stream sera un projet d'investissement très important pour tous les pays concernés", a indiqué M. Medvedev. La Serbie et la Hongrie ont déjà procédé à la réalisation du projet et la Bulgarie peut lancer des travaux de construction de South Stream dès 2013, selon lui. Dans le même temps, M. Medvedev a critiqué l'attitude réticente de l'UE à l'égard du gazoduc South Stream. "L'incompréhension, ou plutôt une attitude réticente de l'UE à l'égard du gazoduc South Stream est non constructive, pour ne pas dire plus. South Stream garantit l'indépendance vis-à-vis des cataclysmes naturels, des accidents techniques et d'autres hasards. L'augmentation de la demande pendant les froids hivernaux et les récentes explosions survenues sur le gazoduc reliant l'Iran à la Turquie montrent qu'il importe de diversifier les itinéraires de transport de gaz pour garantir des livraisons", a ajouté M. Medvedev. Gazprom espère que l'Europe, qui a besoin d'attirer des investisseurs, établira des règles de jeu transparentes, selon lui. "A la différence des autres, nous ne demandons pas de subventions, mais nous souhaitons évoluer dans un milieu concurrentiel homogène. Nous comptons sur une approche équitable, transparente et non discriminatoire de la part des autorités européennes", a noté le responsable. "L'Europe ne peut pas imprimer indéfiniment de la monnaie à la différence des Etats-Unis. Les pays comme la Grèce, le Portugal et l'Espagne sont déjà proches d'une crise budgétaire et la France a vu, mardi dernier, baisser sa note de crédit. Au lieu d'encourager les investissements, l'Europe crée des obstacles bureaucratiques", a déclaré M. Medvedev. D'une capacité de 63 milliards de m³ de gaz, le projet South Stream est appelé à diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays transitaires, en l'occurrence l'Ukraine. Le gazoduc doit entrer en service au premier trimestre de 2016 pour atteindre sa pleine capacité en 2018. Une partie du pipeline passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera le littoral russe au littoral bulgare. Pour réaliser la partie terrestre du gazoduc, la Russie a signé des contrats avec la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Grèce, la Slovénie, la Croatie et l'Autriche.