L'agence de notation Moody's a réaffirmé, avant-hier, sa confiance dans la solvabilité de l'Allemagne, à l'occasion d'une mise à jour annuelle qui réitère les motivations de sa note AAA, la meilleure possible, de la dette de la première économie allemande. En juillet dernier l'agence, l'un des trois acteurs de référence du secteur, avait abaissé la perspective de l'Allemagne de stable à négative. La veille des rumeurs d'abaissement de la note avaient perturbé les Bourses européennes. Mais dans un communiqué, Moody's évoque l'économie développée, diversifiée et extrêmement compétitive du pays, de même qu'une politique macro-économique du gouvernement orientée depuis longtemps vers la stabilité comme bases de son avis, précisant qu'il n'est pas une nouvelle notation officielle mais s'inscrit dans le cadre de la publication d'un rapport de solvabilité annuel. En outre, Berlin a fait de considérables progrès dans la consolidation de ses finances publiques, estime Moody's, rappelant que le pays a dégagé l'an dernier un excédent budgétaire. Moody's table sur des budgets à l'équilibre dans les années à venir, et compte sur Berlin pour réduire son endettement - qui a atteint près de 82% du Produit intérieur brut (PIB) l'an dernier - sous 70% à moyen terme. Le gouvernement allemand table sur un endettement à 69% à l'horizon 2017. Malgré les bons fondamentaux de l'économie allemande, Moody's s'attend à un nouveau ralentissement de la croissance du pays en 2013 à 0,4%, contre +0,7% en, en raison d'exportations plus faibles dans un contexte de faiblesse économique en zone euro, d'importations en hausse et d'une reprise modérée seulement de l'investissement. Le gouvernement allemand a aussi une hausse de son PIB de 0,4% cette année. Pour 2014, Moody's s'attend à un retour à une croissance plus élevée de l'Allemagne, avec une hausse du PIB de 1,5%. Etant donné l'absence de croissance robuste du PIB à court terme, la capacité d'ajustement budgétaire de l'Allemagne, particulièrement par le biais du contrôle des dépenses, aura une importance croissante, a ajouté l'agence. Ces commentaires apportent de l'eau au moulin de la chancelière Angela Merkel et son équipe, dont la ligne austère exaspère certains de ses partenaires. Ses voisins mais aussi le FMI ou le nouveau secrétaire américain au Trésor les ont aussi récemment appelés à en faire assez pour soutenir la croissance, notamment en encourageant leur demande intérieure avec des hausses de salaires par exemple. Mais dans un entretien au journal Bild Zeitung avant-hier, Mme Merkel, a répété son opposition ferme à un salaire plancher généralisé dans son pays, y voyant la cause du chômage dans certains pays d'Europe.