L'agence de notation Standard & Poor's a maintenu, avant-hier, la notation "triple A" de la dette à long terme de l'Allemagne, la meilleure possible, assortie d'une perspective stable, soulignant les capacités du pays à faire face aux chocs économiques et financiers. Cette évaluation reflète une "économie moderne, fortement diversifiée et compétitive, sa position de créancier forte" ainsi qu'une "politique budgétaire prudente et de la discipline dans la dépense", a expliqué Standard & Poor's dans un communiqué. Quant à la perspective stable, elle "reflète notre attente que ses finances publiques continueront à résister aux chocs financiers et économiques potentiels et que le consensus en faveur des politiques économiques prudentes demeurera", a ajouté l'agence. Les exportations allemandes vers l'Italie, l'Espagne, le Portugal, l'Irlande et la Grèce pesaient moins de 5% du produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne en 2011, a rappelé l'agence. "Mais l'exposition des institutions financières de l'Allemagne aux pays en difficulté de la zone euro reste importante", a aussi souligné SP. L'agence pourrait abaisser la note de l'Allemagne si l'endettement de Berlin venait à s'aggraver de manière importante, ce qui serait contraire à ses propres estimations, a-t-elle précisé. La semaine dernière, une autre agence de notation, Moody's, avait décidé d'abaisser la perspective de l'Allemagne, du Luxembourg et des Pays-Bas, tous trois notés "triple A", de stable à négative, arguant de "l'incertitude croissante" sur l'issue de la crise de la dette en zone euro. Elle ouvrait ainsi la porte à une possible perte par ces trois pays de leur note "AAA", faisant de la Finlande le seul pays de la zone euro à disposer de cette note accompagnée d'une perspective stable. Dans son communiqué, Moody's avait justifié sa décision par "la probabilité de plus en plus forte d'une sortie de la Grèce de l'euro" et par l'"impact" d'un tel événement sur des Etats-membres de la zone euro, notamment les plus solides. Berlin lui avait alors répondu sur le ton de la critique. "Cette estimation met surtout en avant les risques à court terme, alors que les perspectives de stabilisation à long terme restent non mentionnées", avait déploré le ministère des Finances, en qualifiant de toujours "solide" la situation allemande.