Les cours du cacao ont conforté leur rebond la semaine dernière, dans un marché agité par des incertitudes sur l'offre africaine, tandis que les prix du café remontaient et que ceux du sucre piétinaient, toujours sous le coup de l'ampleur des récoltes au Brésil. CACAO Les prix de la fève brune ont confirmé le solide rebond de la semaine précédente, se hissant vendredi jusqu'à 1557 livres la tonne à Londres et 2348 dollars la tonne à New York, leurs plus hauts niveaux depuis décembre 2012. A l'origine de cette vigueur des cours, un regain d'inquiétudes sur les récoltes à venir en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale) et au Ghana d'ici à la fin de la saison en septembre. "En raison de conditions météo défavorables (trop sèches, ndlr), certains observateurs ont abaissé leurs prévisions de production", a noté Eric Sivry, courtier en matières agricoles pour la maison Marex Spectron, mettant en avant une fébrilité accrue des investisseurs spéculatifs. L'Organisation internationale du cacao (ICCO) table sur un net déficit de production sur le marché mondial pour la saison 2012/2013. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1554 livres sterling vendredi contre 1487 livres le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en juillet valait 2342 dollars la tonne vendredi, contre 2243 dollars sept jours plus tôt. CAFE Les prix du café ont terminé en petite hausse, l'arabica esquissant un rebond après avoir glissé lundi à 133,55 cents la livre, au plus bas depuis mai 2010. "Plusieurs pays d'Amérique centrale ont été contraints de réduire encore davantage leurs prévisions de production pour l'année à cause des ravages de la rouille (champignon s'attaquant aux plants, ndlr) dans la région", a souligné Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank. "Mais par contraste, la perspective d'une vigoureuse récolte au Brésil (1er exportateur mondial, ndlr) continue de miner le marché et devrait probablement empêcher tout rebond significatif des cours", tout comme la nette accélération des exportations vietnamiennes, a-t-il estimé. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 2.075 dollars vendredi, contre 2.056 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 141,35 cents, contre 139 cents sept jours auparavant. SUCRE Les cours du sucre sont restés cantonnés dans une fourchette étroite, se stabilisant vendredi après être descendus jeudi à New York jusqu'à 17,43 cents la livre, un nouveau plus bas depuis août 2010. "Il semble que les dés sont jetés, qu'il faut s'attendre à un marché perpétuellement sous pression durant l'été alors que s'accélèrent les récoltes du Brésil (1er exportateur mondial)", où une production record de canne est attendue cette saison, a estimé Thomas Kujawa, analyste du courtier Sucden. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 500,50 dollars contre 498,70 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 17,55 cents contre 17,78 cents sept jours auparavant. Les céréales finissent en ordre dispersé Les cours du maïs et du blé ont terminé la semaine en légère baisse vendredi dernier à Chicago, tandis que le soja s'est apprécié, dans un marché volatil évoluant au gré des prévisions météorologiques alors que débute la saison d'emblavement des cultures. Du blé au maïs, en passant par le soja, tous les produits agricoles ont évolué de manière irrégulière cette semaine ", a noté Frank Cholly, de Rjo Futures. En effet, " nous sommes en plein début de la saison de plantation des cultures " pour le maïs particulièrement, le blé de printemps mais aussi le soja, a-t-il précisé. " Or les producteurs ont déjà commencé à prendre du retard en raison de fortes pluies et de températures fraîches dans la Corn Belt ", la grande région céréalière au centre des Etats-Unis. Bien que cela n'affecte pas encore notablement les prix du soja, " Les producteurs visent une fenêtre de tir optimale pour les semis de maïs, jusqu'au 15 mai environ, pour assurer une capacité de rendements maximum ", a-t-il expliqué. Et si une météo plus printanière ne parvenait pas à s'imposer " il est probable que les producteurs se tournent vers le soja ", dont le rythme de culture et de maturation est plus rapide que celui du maïs, a-t-il expliqué. " C'est fou ce que les choses peuvent changer en un an ! ", s'est exclamé Frank Cholly, rappelant qu'en 2012, l'emblavement était au contraire bien plus avancé qu'habituellement, en raison de conditions estivales précoces, qui avaient précédé un été historiquement sec et chaud. Cependant, " une forte demande mondiale et de faibles stocks " limitent les tendances baissières susceptibles de toucher le soja, a souligné Dax Wedemeyer. La volatilité du marché touchait également le blé, dont les prix étaient soutenus par la crainte de voir les semis de blé de printemps retardés et d'avoir une mauvaise récolte de blé d'hiver en raison de conditions hivernales persistantes dans les plaines céréalières du Nord, ont expliqué les analystes. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat de référence sur le marché, a terminé à 6,3300 dollars contre 6,4125 dollars (- 1,3 %). Le boisseau de blé à même échéance a clôturé à 7,1150 dollars contre 7,1950 dollars (- 1,1 %). Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en mai, a fini à 13,8250 dollars contre 13,7925 dollars (+ 0,2 %).