Le gouvernement allemand va relever sa prévision de croissance pour cette année de 0,1 point de pourcentage, à 0,5%, a rapporté le magazine Focus citant des sources gouvernementales. Berlin a jusqu'ici dit anticiper pour 2013 un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 0,4%. Toute accélération plus marquée que prévu de la croissance serait de bon augure pour les chances de réélection de la coalition de centre-droit dirigée par Angela Merkel, lors du scrutin législatif fédéral programmé en septembre. Un porte-parole du ministère de l'Economie a dit samedi ne pas pouvoir confirmer le chiffre avancé par Focus, ajoutant que les calculs pour les prévisions du printemps n'étaient pas encore finalisés. Le ministre de l'Economie Philipp Rössler, doit annoncer jeudi la prévision de croissance du gouvernement. Les quatre principaux instituts d'études économiques allemands ont déclaré jeudi dernier que la première économie européenne enregistrerait cette année une croissance de 0,8%, tirée par la demande intérieure, et de 1,9% en 2014 grâce au rebond des exportations. Une hausse des salaires pénaliserait la zone euro Une hausse des salaires généralisée en Allemagne ne profiterait pas à ses partenaires européens, et pénaliserait au contraire la zone euro dans son ensemble, a prévenu dans un entretien publié, hier, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann. "Du fait de relations commerciales relativement faibles avec les pays de la périphérie, ceux-ci ne profiteraient pratiquement pas d'une baisse de la compétitivité et d'une hausse de la consommation en Allemagne", a dit M. Weidmann au quotidien "Frankfurter Allgemeine Zeitung" (FAZ). "Au final c'est la zone euro dans son ensemble qui serait en plus mauvaise posture", a-t-il ajouté. Sur fond de regain de crise de la dette en zone euro, nombre de partenaires de l'Allemagne, première économie européenne, appellent le pays à en faire plus pour la croissance, notamment par le biais d'une hausse des salaires qui stimulerait la consommation et pourrait par ricochet profiter à d'autres. Le ministre français Arnaud Montebourg a lancé un appel en ce sens la semaine dernière lors d'une visite en Allemagne, la semaine précédente c'est le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew qui était venu à Berlin faire des appels du pied au gouvernement. L'introduction d'un salaire minimum, dans un pays qui n'en a pas, est vue par certains comme pouvant avoir l'effet désiré. La chancelière Angela Merkel a répété la semaine dernière son opposition à un salaire minimum généralisé sur le modèle du Smic français.