La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a souligné, lundi à Taghit (Béchar), l'urgence de la mise en place d'un dispositif de protection du patrimoine préhistorique de cette région. Se déclarant "scandalisée" par les actes de vandalisme (graffitis de peinture sur les dessins et autres actes de destruction) qui marquent les deux principales stations de dessins rupestres, sur les cinq que compte cette commune à vocation touristique, la ministre a tenu à dénoncer ce "genre d'actes qui portent atteinte à un important patrimoine national et humain". Mme Toumi, qui a pris connaissance à cette occasion d'un plan de protection et de mise en valeur de ces sites datant de l'ère préhistorique, a affirmé la disponibilité de son secteur à prendre en charge la protection globale de ce site. Le plan de protection et de mise en valeur de ces deux stations de l'art rupestre, qui s'articule sur deux niveaux, prévoit de délimiter une superficie de 500 hectares de la zone à protéger, et de répertorier l'ensemble des roches où sont localisés les dessins rupestres, a indiqué Mme Salima Maâmar Chaouche, principale conceptrice de ce plan. Ce plan, dont l'élaboration a nécessité un financement de 10 millions DA dégagé par le secteur de la Culture, préconise aussi l'aménagement de l'axe routier menant à ces deux stations, sur un linéaire de 20 km, en plus de la création d'un centre d'orientation et d'information sur l'art rupestre. Il prévoit aussi la création d'un musée de la préhistoire à Taghit, dans le but d'une meilleure éducation du public sur l'intérêt de la préservation de ce patrimoine matériel, en plus du renforcement du gardiennage des lieux. Mme Toumi a souhaité aussi l'intervention de l'ensemble des acteurs locaux (associations, communes directions et spécialistes de la préhistoire) pour la sauvegarde de cet immense patrimoine. Comme solution à moyen terme, la ministre de la Culture a fait part de son intention de faire appel à des experts nationaux et étrangers pour la prise en charge conséquente de ces stations. Auparavant Mme Khalida Toumi a visité le centre de recherches des zones arides et semi-arides de Béni-Abbes, où elle s'est informée sur son importante collection d'objets et pièces archéologiques et des différentes espèces de la faune et flore sahariennes. A l'issue de sa visite de travail de quatre jours dans la wilaya, la ministre de la Culture a indiqué, dans une déclaration à la presse, que "le secteur de la culture prendra en charge totalement la restauration et la réhabilitation des ksour classés au patrimoine national, à savoir Kenadza, Béni-Abbes-Taghit, Mougheul et Béni-Ounif, et ce dans le souci d'une protection globale de ces hauts lieux de l'histoire du pays".