Le prix du pétrole coté à New York a terminé la semaine en baisse, avant-hier, miné par l'annonce d'une croissance économique aux Etats-Unis moins forte que prévu, ce qui a alimenté les craintes sur la vigueur de la demande énergétique dans le pays et sous l'effet de prises de bénéfices. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin a reculé de 64 cents à 93,00 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé à 103,16 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 25 cents par rapport à la clôture de la veille. Le marché a reculé suite à la publication du chiffre inférieur aux prévisions sur la croissance américaine, a remarqué l'analyste indépendant Andy Lipow. Selon une première estimation officielle, le PIB des Etats-Unis au premier trimestre a en effet augmenté de 2,5%. C'est une nette accélération par rapport au trimestre précédent mais c'est en-deçà des attentes des analystes. Les investisseurs craignent qu'une croissance au ralenti se traduise par un recul de la demande énergétique dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir, a souligné Bart Melek, de TD Securities. Toutefois, a ajouté l'analyste, le fait que la progression du PIB ne soit pas aussi forte qu'anticipé est à relativiser car le chiffre sur la consommation des ménages est vraiment bon: il a connu pendant les trois mois d'hiver sa progression la plus forte en plus de deux ans (3,2%). Mais le marché s'affichait déjà en baisse avant la diffusion des chiffres des autorités américaines étant donné que le prix du baril est sur une pente ascendante depuis six séances, a remarqué Matt Smith, de Schneider Electric. Sur la semaine, le prix du WTI est en hausse de plus de 5%. Le prix du pétrole new-yorkais avait notamment progressé de 4,46 dollars mercredi et jeudi, bénéficiant d'un regain d'optimisme sur la demande d'or noir des Etats-Unis, plus gros consommateur de pétrole au monde, après la forte baisse des stocks d'essence et la hausse moindre qu'attendu des réserves de brut de la première économie mondiale la semaine dernière. Mais alors que les investisseurs font le point sur la semaine, ils se rendent compte que les stocks restent près de leur niveau le plus élevé en 22 ans, a souligné M. Lipow. Et cela ne devrait pas aller en s'arrangeant puisque la production de pétrole aux Etats-Unis ne cesse de progresser. Le repli des cours est par ailleurs resté limité par la crainte d'une montée des tensions au Moyen-Orient, région riche en or noir, en cas d'implication croissante des Etats-Unis dans le soutien à la rébellion syrienne. Les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois la veille que le régime syrien avait probablement utilisé des armes chimiques, ce contre quoi le président Barack Obama avait mis en garde à de nombreuses reprises le régime Assad. En Asie, les cours du pétrole s'affichaient en baisse dans les échanges matinaux sous l'effet de prises de bénéfices, les investisseurs profitant des gains importants engrangés par l'or noir pendant deux séances consécutives pour vendre à bon prix. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin abandonnait 21 cents, à 93,43 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance cédant 38 cents, à 103,03 dollars. Les prix du pétrole ont grimpé pour la deuxième séance d'affilée de plus de 2 dollars la veille à New York, soutenus par le risque d'une nouvelle escalade des tensions au Moyen-Orient et d'une plus grande implication des Etats-Unis dans le dossier syrien. "Les cours du pétrole ont fortement augmenté ces derniers jours ce qui explique les prises de bénéfices et le léger recul des prix", a relevé Michael McCarthy, analyste chez CMC Markets à Sydney. Le marché s'inquiète d'un possible monté des tensions au Moyen-Orient, région productrice, en cas d'implication croissante des Etats-Unis dans le soutien à la rébellion.