La visite de travail effectuée, hier, à la wilaya de Béjaïa, par le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a été consacrée à l'examen de l'état d'exécution et d'avancement de projets socio-économiques dont ont bénéficié plusieurs communes de la wilaya au titre du développement local. Le Premier ministre était accompagné d'une importante délégation ministérielle, dont les ministres celui de l'Intérieur et des Collectivités locales, des Travaux publics, de l'Habitat, de l'Energie et des Mines , de la Santé, de l'Enseignement supérieur, des Ressources en eau et des Transports. Une pénétrante autoroutière tant attendue La première halte de cette visite a été le projet de la pénétrante Béjaïa-Bouira. Le projet, confié à un groupement d'entreprises algéro-chinois, outre le lot de routes, concerne la réalisation de 46 ouvrages d'art, sept échangeurs, 13 viaducs, 1 tunnel de 1 105 mètres linéaires, 15 murs de soutènement et trois aires de services. Il suit un tracé qui va de la périphérie du port de Béjaïa jusqu'à Ahnif (Bouira), le long de la rive gauche de l'oued Soummam dans le sens de l'écoulement de ses eaux , en passant par les villes de Tala-Hamza, El Kseur, Sidi Aïch, Amallou, Akbou, Tazmalt et Mechdellah. Son couloir est projeté dans la vallée de la Soummam sur une distance de 80 km et le reste dans la vallée du Sahel à Bouira , selon l'Agence nationale des autoroutes (ANA), qui prévoit sa réception dans un délai de 36 mois. L'impact du projet est capital sur l'activité des zones industrielles, en général, et surtout pour le port de Béjaïa, qui va pouvoir transborder ses frets avec plus d'aisance et soutenir la dynamique qui le caractérise, notamment avec la perspective de mise en œuvre par la commission européenne des transports, des autoroutes, de la mer dont Béjaïa est labélisée et partie prenante. Inscrit depuis 2005, ce projet, à caractère structurant, a accusé beaucoup de retard, notamment dans la concrétisation des études y afférentes. Son inauguration apportera un véritable soulagement autant aux populations locales qu'aux usagers de la route, en général, soumis depuis des années à la congestion des Routes nationales 12 (Béjaïa-Tizi Ouzou) et 26 (El-Kseur-Tazmalt), toutes deux au bord de l'étouffement. Le trafic est important, accablé de surcroît non seulement par l'état des deux routes et la noria de camions fréquentant le port de Béjaïa ou la zone industrielle de Taharacht (Akbou), tous deux connus pour leur dynamisme et l'activité qu'ils charrient. Aussi sa réalisation prend une consonance particulière, car au-delà du désengorgement des axes actuels et l'amélioration des conditions de déplacement prévues, son impact va se mesurer en terme des effets qu'il va induire sur les activités économiques de la région et le développement local, en général. Outre le nouveau souffle qu'il va apporter au port de Béjaïa, devenu la première plate-forme portuaire du pays depuis 2012, avec un volume de trafic de l'ordre de 20 millions de tonnes, et qui va pouvoir acheminer et transborder rapidement ses "frets" extra-muros, ce sont toutes les zones d'activités implantées à ses flancs qui vont pouvoir bénéficier des avantages qu'il offre. Le cas vaut à l'évidence pour celle de Taharacht d'Akbou, premier pôle économique de la wilaya, mais aussi pour celle d'El Kseur, qui s'affirme de plus en plus comme une zone importante. Dans ce contexte, il est utile de souligner que Béjaïa a bénéficié de deux nouvelles zones industrielles d'envergure, notamment à Boudjellil et El-Kseur, dont l'aménagement confié à l'ANIREF est de nature à impulser substantiellement l'investissement local et, par ricochet, le développement de la wilaya. Pour renforcer cette vision des choses, la réalisation de cette pénétrante va servir, d'une part, au dédoublement de la RN-26, déjà inscrit à l'étude, notamment le tronçon reliant El-Kseur-Sidi Aïch, sur 18 km et qui sera un prélude à son extension vers Akbou et Tazmalt, selon la DTP et d'autre part le dédoublement de la voie ferrée, entre Béjaïa et Béni Mansour sur 100 km également, dont la mise en œuvre est imminente. Autant de projets, dont la conjonction avec la pénétrante est de nature à améliorer sensiblement, voire à refonder le réseau de communication de la wilaya, avec, en toile de fond, la promesse d'offrir les conditions optimales d'une relance économique forte et durable. En donnant le coup d'envoi de ce projet structurant le Premier ministre a insisté sur le respect des délais de réalisation. Une gare maritime de 100 000 passagers Au niveau du site du port de Béjaïa, le Premier ministre a procédé à la pose de la première pierre pour la réalisation d'une gare maritime d'une capacité de 100 000 passagers. Le projet, confié à l'entreprise Batimetal, sera livré dans un délai de rigueur fixé à juin 2015. Sur les lieux, M. Sellal a passé en revue les projets retenus par cette entreprise, notamment en matière d'agrandissement du port commerçant, prévu sur 50 hectares, la délocalisation du terminal à pétrole vers un autre site, et dont la désaffectation va s'accompagner de la mise en place d'une zone récréative de plaisance et de détente pour les citadins et les visiteurs de la ville. Deux universités distinctes Le secteur de l'enseignement et de la recherche scientifique a été aussi au menu de cette visite, à travers laquelle le Premier ministre a inspecté plusieurs structures et chantiers relevant de l'université de Béjaïa, notamment le nouveau site d'Amizour destiné à accueillir à terme la faculté des sciences juridiques de 4000 places pédagogiques et d'une résidence universitaire de 5000 lits. Le projet inscrit au programme quinquennal 2010-2014 obéit au plan d'extension de l'université, appelée dans un futur proche à se scinder en deux universités distinctes, en l'occurrence Targa-Ouzemour et Aboudaou , auxquelles seront rattachés deux pôles économiques, avec en prime la mise en place d'un cumul de 12 000 places pédagogiques et 6000 lits, déjà en chantier. Cette option a été dictée par l'ampleur des effectifs de cette université, dont le nombre avoisine déjà 43 000 étudiants, répartis en 8 facultés. "Nous ployons sous le poids du nombre" a souligné, à cet égard, le recteur, qui estime au demeurant que le souci majeur réside dans la carence des infrastructures d'hébergement, des œuvres universitaires, en général". Sur le plan pédagogique, l'université va bénéficier de l'apport de plusieurs structures, une nouvelle bibliothèque, un auditorium de 1000 places et de 40 laboratoires de médecine et de recherche. L'échangeur des 4 Chemins, pour une meilleure liaison routière Le chantier de réalisation de l'échangeur des 4 Chemins, situé dans la zone sud de la ville de Béjaïa, à l'intersection de la RN12 , reliant Béjaïa à Tizi Ouzou et la R 09 Béjaïa-Sétif, a reçu la visite de la délégation ministérielle. D'un coût prévisionnel de 2 milliards de dinars, l'ouvrage en question repose sur la réalisation de quatre ponts, huit rampes d'accès, l'aménagement de deux carrefours plans, ainsi que des liaisons routières de 10 500 mètres linéaires. Sur place, le Premier ministre a une fois de plus insisté sur le respect des délais de livraison ainsi que la qualité des travaux. Une station d'épuration de 300 m3 Le Premier ministre a inspecté la nouvelle station d'épuration (STEP) de la ville de Béjaïa, d'une capacité de 300 m3/jour, pour alimenter 2 500 habitants en eau potable. Sur place M. Sellal a pris connaissance de projets similaires inscrits à l'indicatif de la wilaya au profit d'autres agglomérations, dont Souk-El-Tenine, Aokas, Sidi Aïch et Akbou. M. Sellal s'est intéressé également aux différents segments du programme de la wilaya en matière d'AEP, notamment celui en rapport avec le transfert d'eau à partir du barrage de Tichy-Haf, situé à 80 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya. 25 communes de la wilaya en sont déjà alimentées, une deuxième phase concernant huit communes devait incessamment débuter. Le barrage qui a coûté 5,6 milliards de dinars est d'un volume de 150 millions de m3. Outre l'alimentation en eau potable, une partie de sa ressource est destinée à l'irrigation de quelque 9000 hectares, localisés sur le territoire de Béjaïa et la plaine du Sahel (Bouira). 700 logements à Oued-Ghir Pour la même circonstance, M. Abdelmalek Sellal a donné à Oued-Ghir (15 km du chef-lieu de la wilaya), le coup d'envoi pour la réalisation d'un programme de plus de 700 logements, répartis à raison de 392 unités au titre de la résorption de l'habit précaire et 350 autres, dans le cadre du programme public locatif. Ce programme intervient en prélude à un autre programme autrement plus vaste et plus ambitieux, de quelque 5 000 logements retenus sur le site, destiné à accueillir la nouvelle ville de Béjaïa. S'étalant sur 250 hectares, le site est destiné à accueillir tous les équipements et les programmes d'habitat, initialement prévue sur la région de Sidi-Bouderhem, à la périphérie ouest de Béjaïa, mais qui a été considérée au dernier moment comme zone non aedificandi (non constructible). L'option pour Oued Ghir offre visiblement une foule d'avantages dont l'état du terrain, sa proximité avec le chef-lieu de wilaya et surtout son ampleur. L'étude préliminaire, effectuée par la direction de l'habitat et de l'urbanisme, prévoit notamment d'y installer les structures du nouveau CHU, la faculté de médecine et les logements à réserver aux hospitalo-universitaires. M.Sellal a par ailleurs fait montre de réserve, demandant une étude plus détaillée et plus pointue, exhortant les uns et les autres à réaliser des projets intégrés, qui allient fonctionnalité, esthétique et environnement. "Construire des bâtiments puis s'occuper des VRD, c'est terminé", a-t-il souligné en ce sens.