A l'occasion de la commémoration de la Journée mondiale sur la sécurité et de la santé au Travail, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a fait savoir que l'Algérie dispose d'un important dispositif législatif et réglementaire sur lequel s'appuie la politique nationale en matière de prévention des risques professionnels, il prend son ancrage, essentiellement dans les conventions internationales du travail ratifiées par l'Algérie et dans la loi fondamentale du pays. Les normes internationales en matière de risque et de maladies professionnelles ainsi que les principaux recueils des directives du BIT ont été une source d'inspiration pour la législation algérienne en matière de sécurité et de santé au travail à travers, notamment sept lois et conventions en rapport avec le monde du travail en la matière. Quatre des conventions ratifiées par l'Algérie avec l'Organisation Internationale du Travail (OIT) ont été légalisées à la faveur de la visite effectuée à Genève par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika en sa qualité d'invité d'honneur de la 96éme session de la Conférence internationale du travail de juin 2005. Dans ce cadre, il est à signaler que les principes énoncés par ces conventions trouvent leur pleine traduction dans les textes législatifs et réglementaires algériens spécifiques aux domaines couverts par lesdites conventions. " Une prévention inadéquate des maladies professionnelles a des conséquences néfastes, non seulement sur les travailleurs et leurs familles, mais aussi sur l'ensemble de la société car ils génèrent des coûts extrêmement élevés, liées, notamment à la chute de la productivité et au poids financier induit par la réparation supportée par les systèmes de sécurité sociale ". En effet, pour prévenir les maladies professionnelles est, de toute évidence plus efficace et moins coûteux pour l'économie nationale et partant toute la société, que le système de réparation quelles que soient les formules initiées ou appliquées dans ce cadre. A cette occasion, le ministre rappelle que l'investissement dans la prévention et l'amélioration des conditions de travail au niveau de l'entreprise, demeure une exigence primordiale pour assurer la préservation de la santé et la sécurité des travailleurs. " Il est incontestablement prouvé que l'investissement entrepris dans ce domaine se traduit sur le terrain par un impact positif tant sur la productivité des travailleurs que sur la santé financière de l'entreprise. A cet égard, les organismes et institutions concernés s'emploient à veiller au respect de la législation en vue de faire assurer, sur les lieux de travail, de meilleures conditions de travail permettant aux travailleurs d'évoluer dans un environnement professionnel favorable ". Il convient de noter également que toute stratégie en matière de prévention des risques professionnelles passe impérativement par la mise en œuvre d'actions permanentes de sensibilisation et une implication directe et organisée des institutions représentatives de l'entreprise, prévue par la loi n° 88-07 du 26 janvier 1988, relative à l'hygiène la sécurité et la médecine du travail et ses textes d'application intervenus en janvier 2005. Ces institutions de l'entreprise, qui sont à composante paritaire, constituent le lieu approprié permettant aux représentants des travailleurs et ceux de l'employeur d'examiner et trouver des solutions aux questions inhérentes à la prévention des risques professionnels, et sur un plan plus large, à la sécurité et la santé au travail. " Les attributions dont sont dotées ces commissions à savoir, notamment ; s'assurer, de l'application des prescriptions législatives et réglementaires en vigueur en matière d'hygiène et de sécurité sur les lieux de travail, et de suggérer les améliorations jugées nécessaires en matière de conditions de travail, constituent le meilleur cadre d'action dans ce domaine. A cet égard, les organismes employeurs sont appelés à faire de la fonction prévention une préoccupation permanente de l'entreprise et de veiller constamment au bon fonctionnement des structures internes de prévention dans le cadre des espaces de concertation et de coordination prévus par la loi ". La mise en place de toutes ces structures de prévention devront permettre une meilleure prise en charge de la prévention en milieu de travail et d'apporter une réponse pertinente à la problématique de la prévention des risques professionnels. " Il est vrai que la responsabilité des pouvoirs publics consiste en la mise en place, au contrôle et au renforcement des cadres de prévention et d'élaboration des normes de protection visant à garantir leur application, il n'en demeure pas moins nécessaire de rappeler que les partenaires économiques et sociaux ont des obligations dans le domaine qu'ils se doivent de respecter. En effet, dans le contexte mondial actuel où l'évolution technologique et les contraintes croissantes d'une économie globale nous imposent d'accorder la priorité à la prévention, l'avenir de l'entreprise est intimement lié à la bonne santé et la sécurité de sa ressource humaine. Les efforts de tous les intervenants dans ce domaine contribueront à l'approfondissement de la culture de prévention en matière de sécurité et de santé au travail. Dans cette optique, l'entreprise se doit d'être capable de relever ces défis et surmonter les obstacles qui ne manqueront pas d'interférer sur son chemin ".