La rébellion Mouvement du 23 mars (M23), active dans l'Est de la République démocratique du Congo, a déclaré qu'elle reprendrait les pourparlers de paix à Kampala si et seulement si le gouvernement congolais signait avec elle un accord de cessez-le-feu. Sur le terrain, les FARDC (Forces armées de la RDC) et les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, rébellion hutu) avancent sur deux axes et nous ne savons pas avec quelles intentions, a affirmé Bertrand Bisimwa, président politique du M23. Notre délégation, dont une partie était rentrée en RDC pour raisons familiales ne pourra retourner à Kampala que si - et seulement si - le gouvernement accepte de signer immédiatement un accord de cessez-le-feu avec nous pour cesser cette escalade militaire sur le front, a-t-il ajouté. M. Bisimwa affirme que les FARDC et les FDLR avancent sur un premier axe reliant Goma, la capitale du Nord-Kivu, et Kanyarucinya, une ville à une dizaine de kilomètres plus au Nord. Selon lui, le deuxième axe de progression de l'armée congolaise et de la rébellion hutu relierait Tongo et Mabenga, deux localités situées au Nord de Goma. Le gouvernement congolais et le M23 s'accusent mutuellement de collaborer avec des rebelles hutus rwandais, régulièrement accusés de commettre de graves exactions en RDC. Certains membres des FDLR sont recherchés par Kigali pour leur participation présumée au génocide en 1994 au Rwanda. Interrogé sur les dernières accusations du M23, un porte-parole militaire a démenti toute alliance avec les FDLR et assuré qu'il n'y avait pas mouvements de l'armée sur le terrain. C'est faux, c'est une propagande. Nous on ne peut jamais " coaliser " avec un groupe armé, et encore moins les FDLR, et on ne prépare pas une offensive contre eux (le M23), a assuré le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole militaire au Nord-Kivu. C'est peut-être eux (le M23) qui ont la volonté d'attaquer - peut-être la ville de Goma - et ils veulent créer un alibi, chercher un prétexte, a-t-il insisté. A Kitagoma, à la frontière avec l'Ouganda, la population note depuis une semaine que le M23 est en train de se renforcer avec des éléments étrangers, a assuré M. Hamuli. Au Nord-Kivu, l'armée congolaise combat le M23 depuis mai 2012. Des experts de l'ONU affirment que le Rwanda et l'Ouganda voisins soutiennent cette rébellion essentiellement tutsi - ce que réfutent ces pays. Fin novembre, le M23 avait occupé Goma une dizaine de jours. Il s'en était retiré contre la promesse de pourparlers avec Kinshasa. Ces discussions - laborieuses - se sont ouvertes en décembre à Kampala, capitale de l'Ouganda, pays médiateur dans cette crise. Une brigade d'intervention de l'ONU doit bientôt être déployée pour combattre les groupes armés de l'Est congolais, M23 en tête.