La Bourse de New York a battu in extremis de nouveaux records historiques en fin de semaine, son indice vedette Dow Jones et l'indice élargi S&P 500, très suivi des investisseurs, profitant d'un soudain regain d'intérêt des courtiers à l'orée du week-end. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 0,24% (+35,87 points) à 15 118,49 points et le Standard and Poor's 500 de 0,43% (+7,03 points) à 1 633,70 points, des niveaux jamais atteints auparavant par les deux indices. Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant à lui terminé à un nouveau plus haut en clôture depuis novembre 2000, en hausse de 0,80% (+27,41 points) à 3 436,58 points. En l'absence de données économiques, les courtiers ont poursuivi tout au long de la journée l'évolution quasi contemplative observée depuis jeudi, avant qu'un mouvement technique fasse bondir les indices vers de nouveaux records peu avant la clôture. Les courtiers ont vu que (la place financière) se maintenait correctement en dépit des mauvais résultats du marché des matières premières et du marché obligataire, renforçant la confiance des investisseurs dans un marché gorgé de liquidités, selon Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. Dans ce contexte, de nombreux courtiers ont décidé de liquider leurs positions à perte avant le week-end et la semaine prochaine où de nombreux indicateurs économiques sortiront aux Etats-Unis, a-t-il poursuivi. Pour Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, on a observé un effort mondial des banques centrales, avec les institutions australienne et sud-coréenne cette semaine, pour mettre des liquidités dans le système et ces liquidités vont dans les marchés financiers. Il n'est donc pas étonnant, selon lui, que la place américaine se hisse à de tels niveaux, bénéficiant d'une confiance croissante auprès des investisseurs alors que les statistiques tendent à montrer que la reprise économique se poursuit aux Etats-Unis. D'autre part, un peu d'activité sur le front des fusions et acquisitions a donné un petit coup de fouet aux indices en dernière partie, selon M. Volokhine. Les groupes pharmaceutiques américain Actavis et irlandais Warner Chilcott, qui pèsent plusieurs milliards de dollars chacun, ont en effet annoncé vendredi être en discussion à un stade préliminaire en vue d'un éventuel rapprochement. Du côté des valeurs, Dell s'appréciait de 0,90% à 13,44 dollars, alors que deux actionnaires, l'investisseur Carl Icahn et le fonds Southeastern Asset Management, ont décidé de s'allier pour faire échouer le projet de retrait de la cote du groupe informatique. Le réseau social Facebook reculait de 1,00% à 26,77 dollars après la circulation d'informations de presse faisant état de discussions en vue de l'acquisition de l'application GPS mobile israélienne Waze pour un prix pouvant aller jusqu'à un milliard de dollars. Le voyagiste en ligne à bas prix Priceline progressait de 3,71% à 764,89 dollars, le marché saluant un bénéfice et un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes pour le premier trimestre en dépit de prévisions décevantes. Google, dont la filiale de vidéo Youtube a lancé jeudi ses premières offres payantes avec des contenus professionnels, avançait de 0,31% à 874,17 dollars. La banque JPMorgan Chase, contre qui l'Etat américain de Californie a déposé une plainte jeudi en l'accusant d'avoir escroqué des dizaines de milliers de détenteurs de cartes de crédit, baissait de 0,49% à 48,80 dollars. Relativement nerveuses pendant l'intervention de M. Bernanke, les autres valeurs bancaires évoluaient en ordre dispersé: Citigroup baissait de 0,10% à 48,55 dollars et Goldman Sachs cédait 0,32% à 148,07 dollars, Bank of America montait de 0,46% à 12,97 dollars et Morgan Stanley grappillait 0,09% à 23,43 dollars.