La lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ont été au centre des débats d'une rencontre organisée, hier, à la résidence des magistrats. Pour cela, pas moins de 40 experts algériens et étrangers, ont pris part. La lutte contre ce fléau passe indéniablement d'abord par un échange d'information à différents niveaux. C'est en fait, un séminaire de deux jours animé par des experts américains, français et algériens au profit de nos juges dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent et le terrorisme, et qui a pour but d'échanger les expériences entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Algérie et de renforcer notre législation dans la prévention et la lutte contre ces deux phénomènes désastreux, en plus du renforcement des ressources humaines. Cette rencontre permettra à nos experts en la matière de s'enquérir de nouvelles pratiques auxquelles ont recours les réseaux de crimes organisés, mais également de trouver des moyens pour faire barrage. Par ailleurs, plus de 100 juges ont déjà bénéficié de séminaires et rencontres de formation animés par des experts étrangers et ce dans le cadre du programme de formation continue des juges, 17 autres bénéficieront aussi de formations qui ont un rapport avec le domaine commercial, prévues pour les mois d'octobre et décembre vu que notre pays connaît une importante ouverture économique, objet de convoitise des réseaux de crimes organisés. Lors de cette rencontre il a été annoncé la création prochaine, à travers le pays, de quatre juridictions spécialisées à Constantine, Oran et Ouargla et ce pour la prévention et la lutte contre tous types de crimes organisés tels que le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. A rappeler qu'il y a quelques mois, plus précisément au mois d'avril dernier, le conseiller du mouvement financier pour le blanchiment d'argent GAFI, Jean-pierre Michau, avait adressé plusieurs lettres aux banques en Algérie, insistant sur les risques que représente le blanchiment d'argent sur le système financier tout en indiquant que 80 % des opérations de blanchiment d'argent passent par les crédits documentaires relatifs à l'import-export, comme il a mis en garde contre le recours au secteur foncier pour le détournement d'argent. Ainsi, le volume des opérations de blanchiment de par le monde, dépasse 600 milliards de dollars, ce qui représente entre 1,2 et 4 % du produit intérieur brut mondial. Ce même spécialiste avait déclaré qu' aucun pays n'est à l'abri du blanchiment, d'argent et du financement du terrorisme et face à cela GAFI allait procéder à une évaluation complète du système bancaire algérien, d'ici un an à 18 mois, qui sera axée sur les dispositions mises en vigueur par les banques algériennes pour la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Toutefois, l'opération du blanchiment d'argent passe par trois phases, à savoir le placement, c'est-à-dire l'entrée dans les circuits financiers, puis l'empilage et la dissimulation des sources (conversions, déplacements de fonds, instruments financiers...) et enfin l'intégration à travers la réintroduction ou le " recyclage " dans des activités économiques (immobilier, produits de luxe, services...)