Une association regroupant les agriculteurs et industriels de l'agroalimentaire vient d'être créée. Son objectif est de booster la production agricole algérienne qui ne représente que 0,2 % des exportations nationales et 30 % des importations. L'annonce de la création de cette association permanente a été faite hier lors d'une conférence débat organisée à la Safex à l'occasion du lancement le 28 octobre prochain de la 2e édition du Salon international de l'agriculture, production et technologies végétales, FILAHA. Dynamiser le secteur agricole et tisser un lien avec celui de l'agro alimentaire est le souci majeur des professionnels présents à cette rencontre. Il y a effectivement urgence quant à une véritable prise en charge de ces deux secteur qui constituent l'unique alternative à l'après pétrole. Il faut dire que jusque là, l'Algérie qui importe une grande partie de ses besoins alimentaires, manque de stratégie concrète pour atteindre l'autosuffisance alimentaire. L'Algérie a toujours été dépendante de l'étranger pour satisfaire ses besoins en lait. Idem pour le blé dur et le blé tendre. Pourtant, notre pays a tous les moyens pour assurer son indépendance alimentaire ; le foncier agricole, le climat avec juste une meilleure mobilisation des ressources hydriques. Beaucoup reste à faire pour développer sérieusement le secteur de l'agriculture, promouvoir l'industrie agroalimentaire locale sans pour autant oublier l'organisation des marchés et la régulation des prix. A noter par ailleurs que le segment agroalimentaire en Algérie reste très porteur. L'agroalimentaire est le secteur dans lequel se créent le plus d'entreprises privées (10% par an), dont le nombre a dépassé les 7 000 en 2006, avec l'apparition de groupes déjà importants à l'image de Cevital et de Blanky. Le marché de l'agroalimentaire en Algérie pèserait cinq à six milliards de dollars, et malgré la multitude d'entreprises privées et publiques concurrentes, il peine à devenir un secteur d'exportations. En effet, les exportations de produits frais restent très limitées. L'Algérie exporte certains produits agricoles (agrumes, vin, tomates, dattes), mais ne peut répondre à la demande intérieure pour certains produits de base (céréales, laits, huiles, sucre) et surtout pour les biens d'équipements, les emballages et conditionnements Sur les dix dernières années, le privé a réussi dans la filière, soit en montant des entreprises en partenariat avec des étrangers, soit en s'associant avec des entreprises locales. Il réussit mieux que l'entreprise publique, notamment dans la branche laitière. Comme d'autres secteurs, l'agroalimentaire fait face à une concurrence pas toujours loyale, induite par une importation à outrance. Il évolue ainsi dans un environnement marqué par une distorsion dans la concurrence. Mais malgré tout, l'agroalimentaire demeure un secteur d'avenir en Algérie.