Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a affirmé, lundi, en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Blida, que tous les produits alimentaires de première nécessité sont disponibles en quantités suffisantes sur le marché national. Dans une déclaration à la presse, le ministre a tenu à rassurer les citoyens, à la veille du mois sacré, de la disponibilité des produits alimentaires de première nécessité en quantité. C'est là, en effet, une bonne nouvelle. Mais affirmer que les prix seront très abordables n'est certainement pas quelque chose de sûr. Rien qu'à voir les prix qui s'affichent sur les étals depuis plus d'une semaine, il est difficile de croire à un tel revirement de la situation. En effet, les prix des denrées alimentaires connaissent, depuis des mois, un niveau rarement égalé. La flambée des prix des fruits et légumes, voire des produits alimentaires de première nécessité, est sans précédent. En plus, cette situation a toutes les chances de perdurer en raison de l'envolée des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Et l'Algérie, comme d'autres pays, subit en fait les mutations en cours du secteur agricole mondial, avec l'utilisation de plus en plus grande des céréales, de la canne à sucre, des graines oléagineuses et des huiles végétales pour produire des combustibles de substitution, de l'éthanol et du biocarburant. Du coup les prix du blé, de la poudre de lait et de l'huile montent à des niveaux record. Les cours du blé tendre ont presque doublé en un an, leur récolte malmenée par les bouleversements météorologiques, rendant plus chers des aliments de base comme les farines, pâtes et semoules. Touchés de plein fouet, les industriels de l'agroalimentaire tentent de répercuter les augmentations de coûts qu'ils subissent. Le sac de semoule de 25 kg est passé de 780 DA à plus de 1 200 dinars en Algérie. L'huile de table enregistre une augmentation de 36 à 45 DA sur le bidon de 5 litres. Les dérivés du lait connaissent une hausse allant de 3 DA pièce pour le yaourt à 10 DA pour le petit-lait et 25 DA pour le fromage. Le riz et les pâtes alimentaires ne sont pas en reste. La problématique de la hausse des prix préoccupe tous les professionnels du secteur agricole et agroalimentaire. Dans une rencontre-débat organisée hier au Forum El-Moudjahid, des membres de l'UGCAA, Union générale des commerçants et artisans algériens et des industriels de l'agroalimentaire ont été unanimes à déclarer qu'il urge de s'attaquer au fond des problèmes du secteur à travers une véritable stratégie de développement conçue à long terme. A rappeler, par ailleurs, que les professionnels des deux secteurs viennent de créer une association regroupant les agriculteurs et industriels de l'agroalimentaire. Son objectif est de booster la production agricole algérienne qui ne représente que 0,2 % des exportations nationales. L'annonce de la création de cette association permanente a été faite il y a trois jours lors d'une conférence-débat organisée à la Safex à l'occasion du lancement prochain de la 2e édition du Salon international de l'agriculture, production et technologies végétales, Filaha.