Les Bourses européennes ont terminé sans direction, avant-hier, résistant grâce aux politiques monétaires des banques centrales à la publication de deux indicateurs américains décevants. Les investisseurs ont accusé le coup d'une nette chute de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis), qui a dégringolé en territoire négatif. Ils ont également dû digérer une hausse des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage et une forte chute de la construction de logement. "C'est un marché qui s'accroche, au regard des nombreuses mauvaises nouvelles économiques récentes", résume Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée. "Toute la question est de savoir combien de temps le marché pourra encaisser ces annonces seulement grâce aux liquidités", ajoute-t-il. Les marchés ont résisté à ces mauvais indicateurs sur la foi que les banques centrales à travers le monde poursuivraient leurs politiques de soutien à l'économie.
L'Eurostoxx 50 a lâché 0,10% La Bourse de Paris a terminé presque stable (-0,08%), l'indice CAC 40 perdant 3,16 points à 3 979,07 points, dans un volume d'échanges faible de 2,542 milliards d'euros. Parmi les valeurs, EDF a chuté (-5,24% à 17,19 euros), souffrant d'un abaissement de recommandation d'un courtier. Bouygues (-3,19% à 20,67 euros) et Vivendi (-2,67% à 15,30 euros) ont fortement reculé, après avoir publié récemment leurs résultats. En revanche, BNP Paribas a pris 0,22% à 45,85 euros, Crédit Agricole 1,31% à 7,28 euros (+0,96% à 7,26 euros) et Société Générale 0,54% à 30,77 euros. La Bourse de Londres a clôturé en légère baisse de 0,09%, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdant 5,75 points par rapport à la clôture de mercredi à 6 687,8 points. La plus forte progression était celle d'Aviva (+7,24% à 346,5 pence), après avoir assuré réaliser des progrès dans son plan de relance. Royal Bank of Scotland (RBS) a pris 3,84% à 318,8 pence, tandis que Lloyds Banking Group a gagné 2,59% à 60,91 pence. Barclays a suivi la tendance, progressant de 0,55% à 320,4 pence. Le secteur minier était en revanche sous pression, avec Fresnillo (-3,84% à 1 077 pence), Rio Tinto (-1,24% à 2 878 pence) ou encore ENRC (-1,14% à 295,3 pence). A Francfort, l'indice Dax des trente valeurs vedettes a fini la séance à 8 369,87 points, en hausse de 0,09%, au terme d'une séance en dents de scie qui l'a vu brièvement passer les 8 400 points pour la première fois, tandis que le MDax des valeurs moyennes a glissé de 0,03% à 14 051,43 points, au-dessus du seuil des 14 000 points qu'il avait franchi la veille pour la première fois de son histoire. Deutsche Telekom s'est illustré (+2,69% à 10,04 euros) alors qu'à l'autre bout du Dax, Deutsche Börse (-5,41% à 46,64 euros) et Continental (-1,92% à 97,34 euros) ont subi l'effet classique "post-AG" de fuite des investisseurs après le versement du dividende. La Bourse de Madrid a terminé jeudi en recul de 0,47% à 8 542,3 points, au terme d'une séance marquée par le début de cotation de Liberbank. La banque espagnole, née de la fusion en 2011 entre trois caisses d'épargne, a signé une bonne première journée à la Bourse, en terminant en hausse de 30% à 0,52 euro. Les autres valeurs bancaires ont fini en ordre dispersé: Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation boursière, a pris 0,18% à 5,44 euros, BBVA a perdu 0,32% à 7,44 euros et CaixaBank a cédé 1,13% à 2,799 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé jeudi à l'équilibre (-0,04%) à 2.727,51 points. C'est le bancassureur KBC qui a enregistré la plus forte hausse de l'indice Bel-20 (+ 3,86% à 32,54 euros) pour la deuxième séance consécutive. Le groupe de distribution Delhaize a suivi avec une hausse de 2,06% à 49,52 euros alors que le gestionnaire du réseau de transport d'électricité Elia a cédé 1,65% à 33,03 euros, soit la plus forte baisse de la cote. La Bourse suisse s'est repliée, l'indice SMI de ses valeurs vedettes clôturant en baisse de 0,68% à 8 256,15 points. Zurich Insurance a reculé de 3,33% à 261,30 francs, tandis que Richemont a en revanche grimpé de 7,57% à 88,80 francs. L'horloger Swatch Group s'est aussi apprécié de 2,41% à 594 francs dans son sillage. La Bourse de Milan a progressé de 0,29% à 17 544 points. Mediaset s'est distingué en terminant sur un bond de 6,03% à 2,498 euros grâce notamment au retour de Silvio Berlusconi sur la scène politique italienne. Le géant de l'aérospatiale et de la défense, Finmeccanica a aussi grimpé de 4,01% à 4,568 euros tout comme Salvatore Ferragamo en hausse de 2,52% à 24,78 euros. Banca Popolare a en revanche terminé en baisse de 3,54%, à 0,4418 euros, le plus mauvais résultat de la séance. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse jeudi de 0,19% à 365,37 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe foncier Corio, qui a cédé 2,72% à 35,12 euros. A la hausse, le groupe de courrier express TNT Express a pris 2,32% à 6,00 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 0,44% à 6 063,45 points, pénalisée par les valeurs bancaires. La banque BPI a reculé de 1,47% tandis que la BES a perdu 1,26%, BCP finissant inchangée. Portugal Telecom a lâché 1,23% tandis que le pétrolier Galp a perdu 0,40% et le groupe de grande distribution Jeronimo Martins 0,33%. Réduisant les pertes, l'électricien EDP s'est apprécié de 0,35% et sa filiale pour les renouvelables, EDP Renovaveis, a progressé de 0,25%.
Wall Street termine en baisse, minée par des indicateurs décevants La Bourse de New York a terminé en baisse, la publication de données décevantes sur l'économie américaine finissant par avoir raison de l'optimisme des investisseurs: le Dow Jones a perdu 0,28% et le Nasdaq 0,18%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average, qui avait atteint la veille un nouveau record historique, a lâché 42,47 points, à 15.233,22 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 6,38 points, à 3 465,24 points. L'indice élargi S&P 500, qui était parvenu mercredi à battre son record pour la quatrième séance consécutive, a fini en baisse de 0,50% (-8,31 points), à 1 650,47 points. Les indices sont passés dans le rouge en fin d'échanges après avoir passé la plus grande partie de la séance en territoire positif. Le marché, qui a aligné les records ces derniers jours, était prêt techniquement pour un léger recul, a remarqué Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. Hormis peut-être les très bons résultats de (l'équipementier en télécoms) Cisco, rien n'était très bon, a relevé de son côté Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates. La plupart des indicateurs se sont révélés décevants et ont donné au marché une raison de vendre. Sur le front des valeurs, l'équipementier en télécoms Cisco enchantait la Bourse après l'annonce mercredi soir de résultats trimestriels meilleurs que prévu et de perspectives encourageantes: le titre bondissait de 12,48% à 23,86 dollars. Les chiffres et les prévisions du numéro un mondial de la distribution Wal-Mart ont en revanche déçu les investisseurs, qui faisaient reculer l'action de 2,09% à 78,19 dollars. Le géant de l'informatique Apple, qui a annoncé avoir franchi la barre des 50 milliards de téléchargements dans l'App Store, sa boutique en ligne d'applications mobiles pour le téléphone iPhone, la tablette iPad et le baladeur iPod, grimpait de 1,92% à 437,07 dollars. Le groupe industriel General Electric (GE) qui a, selon des informations de presse, prévenu mercredi d'un "défaut de fabrication" pouvant affecter la bonne marche des réacteurs équipant certains Boeing 777, perdait 0,17% à 23,20 dollars. Le constructeur aéronautique était stable à 97,02 dollars. Le spécialiste des voitures électriques haut de gamme Tesla s'adjugeait de son côté 8,24% à 91,83 dollars après l'annonce d'un investissement de 100 millions de dollars par son patron et fondateur, Elon Musk. Le titre de Google, qui a dépassé pour la première fois mercredi la barre des 900 dollars, perdait un peu de son élan et reculait de 0,73% à 909,17 dollars. Le groupe de chimie Dow Chemical, condamné à verser 1,2 milliard de dollars dans une affaire d'entente sur les prix de l'uréthane avec des concurrents, était stable à 35,34 dollars. Le spécialiste de la vente en ligne Amazon, qui a annoncé la conclusion d'un accord exclusif pour la diffusion en flux de séries du groupe de médias NBC Universal, lâchait 0,18% à 266,09 dollars. Le marché obligataire s'affichait en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 1,879% contre 1,943% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,093% contre 3,159% la veille.
Tokyo clôture en baisse de 0,39% sur des prises de bénéfices La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,39%, des investisseurs prenant des bénéfices après les fortes hausses de ces dernières semaines. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 58,79 points à 15 037,24 points. Il avait fini mercredi à son plus haut niveau depuis cinq ans et demi. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché de son côté 0,61%, lâchant 7,62 points à 1 245,23 points. L'activité a été une fois encore très intense, avec 5,14 milliards d'actions échangées sur le premier marché. "Après avoir grimpé de 6,4% en quatre journées, le marché a marqué une pause", a expliqué Kenichi Hirano, courtier chez Tachibana Securities cité par Dow Jones Newswires. Le Nikkei 225 s'est envolé de quelque 70% en l'espace de six mois, depuis l'annonce le 16 novembre de la dissolution de la chambre basse du parlement, ce qui a conduit au retour au pouvoir en décembre du leader de droite Shinzo Abe, dont la politique économique et l'influence sur les mesures monétaires ont enthousiasmé les investisseurs. Sur le front des valeurs, Mitsubishi UFJ Financial Group a chuté de 3,55% à 706 yens, Sumitomo Mitsui Financial Group de 2,95% à 4 770 yens et Mizuho Financial Group de 3,09% à 219 yens. Les groupes de distribution ont aussi fait les frais de ce mouvement de consolidation: Aeon a perdu 3,05% à 1 302 yens, Seven & I 3,56% à 3 920 yens et Fast Retailing (marque de vêtement Uniqlo) 1,41% à 38 250 yens. Les compagnies de transport maritime ont aussi souffert et Nippon Yusen a cédé 1,14% à 260 yens. Inaffectée par ces mouvements, l'action Olympus a été la grande vedette du jour et s'est envolée de 18,42% à 3 215 yens. Le groupe a annoncé mercredi son retour dans le vert et des prévisions de profits élevées pour son exercice comptable 2013-2014. Un an et demi après un scandale de maquillage de compte suivi de difficultés financières, le fabricant d'appareils photo et d'endoscope semble remis d'aplomb, d'après des courtiers.