Les Bourses européennes ont terminé globalement en baisse avant-hier, affaiblies par le recul de Wall Street et après une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) sans surprise pour le marché. Elles ont également pâti, selon les analystes, des incertitudes politiques en Espagne et en Italie ainsi que des craintes sur la réduction des dépenses aux Etats-Unis. "Les publications sur l'état de l'économie américaine ne sont pas très favorables", ont souligné les analystes de Charles Schwab. Les nouvelles inscriptions au chômage ont en effet reculé la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés par le département du Travail, mais moins qu'attendu par les analystes. Le ministère a de plus revu en hausse le nombre de nouveaux chômeurs recensés pendant la semaine précédente. La productivité des entreprises a de son côté enregistré au dernier trimestre 2012 son plus fort recul depuis près de deux ans. L'indice Eurostoxx a reculé de 0,74% La Bourse de Paris a terminé en baisse (-1,15%). L'indice CAC 40 a perdu 41,85 points à 3 601,05 points, au plus bas depuis le 5 décembre 2012, dans un volume d'échanges assez faible. Très suivie comme chaque mois, la réunion de la BCE, qui a laissé son taux directeur inchangé à 0,75%, n'a pas eu trop d'impact sur la tendance. Parmi les valeurs, Alcatel-Lucent a lâché 4,86% à 1,23 euro, au terme d'une séance très volatile. De son côté, Sanofi (-3,99% à 66,60 euros) a été pénalisé par des perspectives peu favorables en 2013 dues à la perte de certains brevets sur ses médicaments. La Bourse de Londres a terminé sur une nette baisse. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a reculé de 66,92 points, soit de 1,06%, par rapport à la clôture de mercredi, à 6 228,42 points. Parmi les perdants, le groupe de luxe Burberry a chuté de 6,50% à 1 337 pence, pénalisé après l'annonce du départ de sa directrice financière, Stacey Cartwright. La banque RBS a reculé de son côté de 2,69% à 332,9 pence et le groupe aérien IAG de 2,49% à 211,2 pence. Le numéro un mondial de la restauration collective Compass a en revanche pris 1,83% à 779,5 pence après avoir indiqué qu'il avait connu un bon début d'année, malgré des conditions toujours difficiles en Europe. Le groupe de téléphonie mobile Vodafone a gagné pour sa part 0,88% à 171,85 pence malgré la baisse de ses revenus au troisième trimestre, grâce à la confirmation de ses résultats. La Bourse de Francfort a fini en légère hausse. L'indice vedette Dax a terminé la séance sur un gain de 0,13% à 7 590,85 points et le MDax des valeurs moyennes a gagné 0,17% à 12 655,69 points. Du côté des valeurs allemandes, Daimler a gagné 2,78% à 44,20 euros. Les performances annuelles du cimentier HeidelbergCement, supérieures aux prévisions des analystes, ont été saluées par le marché, le titre s'envolant de 5,10% à 48,59 euros. Volkswagen a fini quasi stable (+0,09% à 176,5 euros) tandis que sur le MDax sa filiale de poids lourds MAN a reculé de 0,25% à 88,6 euros. Deutsche Bank a fini en recul de 1,88% à 36,5 euros. La Bourse suisse a enregistré une séance en net repli, avec un indice SMI clôturant à 7337,05 points (-1,30%). L'action de la banque Credit Suisse, qui a annoncé un bénéfice net en baisse de 24% à 1,4 milliard de francs suisse en 2012, a connu la plus forte baisse de la séance, soit -3,11% à 26,16 francs. Le bénéfice net de Credit Suisse a chuté de 24% en 2012. La banque UBS était également sous pression, affichant un recul de 2,16% à 15,39 franca. Swisscom, dont le bénéfice a bondi de 153% en 2012, a été en repli également de 1,01% à 400,60 francs. Seule valeur à tirer nettement son épingle du jeu, le groupe des arômes et parfums Givaudan a fini sur une hausse de 3,50% à 1 094 francs. La Bourse de Madrid est restée stable, terminant en légère baisse de 0,52% mais toujours au-dessus de la barre des 8 000 points, après les inquiétudes et fortes variations du début de semaine. L'Ibex-35 a clôturé à 8 014,6 points, à l'issue d'une séance marquée par une émission du trésor de 4,61 milliards d'euros à moyen et long terme à taux en hausse par rapport au mois de janvier. Les valeurs bancaires marquaient la tendance à la baisse: Santander, première banque par capitalisation de la zone euro, a abandonné 0,62% à 5,795 euros, BBVA 0,56% à 7,085 euros, et CaixaBank, a perdu 1,32% à 2,759 euros. L'indice vedette de la place milanaise, le FTSE Mib, a clôturé en baisse de 1,22% à 16'401 points. Le groupe Saipem a terminé sur un bond de 5,26% à 21,8 euros, revigoré par l'annonce d'importants contrats. Son principal actionnaire Eni, en revanche, a chuté de 4,62% à 17,33 euros. La banque BMPS a terminé sur une hausse de 4,08% à 0,2399 euro. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,62% à 343,70 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe de télécoms KPN, qui a cédé 3,19% à 3,15 euros. A la hausse, le groupe de forage offshore pétrolier et gazier a gagné 2,38% à 11,21 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 0,35% à 6 115,41 points. Le gestionnaire du réseau électrique REN a reculé de 1,23% tandis que le pétrolier Galp a perdu 0,63%. L'électricien EDP a toutefois réussi à grappiller 0,08%. Les bancaires ont fini en ordre dispersé. La BPI s'est appréciée de 0,16% et la BCP, qui doit annoncer vendredi ses résultats annuels, a fini à l'équilibre. En revanche, la BES a perdu 0,40%. Wall Street reprend son souffle, prudente sur les Etats-Unis et la zone euro Wall Street a terminé dans le rouge, la publication de données mitigées sur l'économie américaine et une réunion sans surprise de la Banque centrale européenne freinant l'enthousiasme des investisseurs: le Dow Jones a cédé 0,30% et le Nasdaq 0,11%. Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 42,47 points à 13 944,05 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 3,35 points à 3 165,13 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a abandonné 0,18% (-2,73 points) à 1 509,39 points. Les indices ont solidement grimpé depuis le début de l'année et le marché perd juste un peu d'élan aujourd'hui, selon Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, notant que cela ne remettait pas en cause la tendance profonde des indices à la hausse. On a sorti les pom-pom girls quand le Dow Jones a dépassé les 14 000 points la semaine dernière, mais le fait est que l'économie américaine fait encore face à des défis, a ajouté l'expert. Pour M. Blicksilver, la remontée du dollar participait aussi au recul des indices de la place new-yorkaise dans la mesure où la récente hausse de la Bourse s'était accompagnée d'un affaiblissement du billet vert. Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 0,93%, prises de bénéfice L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,93%, affecté par des prises de bénéfice après la forte hausse de la veille, lors d'une séance marquée par un volume d'échanges quasi historique. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 106,68 points à 11 357,07 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a en revanche grignoté 0,04%, gagnant 0,36 point à 969,18 points. L'activité a été extraordinairement importante, avec 5,14 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Il s'agit du deuxième plus important volume enregistré depuis l'ouverture de la Bourse de Tokyo en 1949. Le plus important a été relevé le 15 mars 2011, quatre jours après un séisme majeur et un tsunami qui avaient entraîné un accident nucléaire dans le nord-est du Japon, déclenchant un mouvement de panique à la Bourse tokyoïte. Le volume avait atteint 5,78 milliards de titres et l'indice Nikkei s'était effondré de 10,55%. Avant-hier, l'intensité exceptionnelle des échanges n'avait rien à avoir avec un quelconque mouvement de panique, ni avec un enthousiasme débordant. Elle a simplement couronné un phénomène de fond, observé depuis plusieurs semaines, de retour des investisseurs à la Bourse après des mois voire des années de bouderie. Au final, les opérateurs, y compris étrangers, reviennent sur le marché tokyoïte et, la plupart du temps, le font monter comme mercredi, lorsque le Nikkei a bondi de 3,77% et terminé au plus haut depuis la crise financière de 2008. Les mouvements ont été plus massifs mais plus contrastés aussi, nombre d'intervenants empochant des bénéfices en sautant sur le prétexte d'une stabilisation du yen. Parmi les secteurs les plus touchés par cette prudence d'un jour a figuré les fabricants d'appareil photo, frappés par une détérioration du marché des appareils reflex dont les prix chutent. Nikon s'est effondré de 18,95% à 2 139 yens, au lendemain d'un avertissement sur les résultats de l'exercice 2012-2013. Canon a dévissé de 3,07% à 3 310 yens, Konica Minolta de 3,33% à 726 yens et Olympus de 1,24% à 2 146 yens. Les opérateurs de téléphonie mobile ont été aussi peu en forme: Softbank a perdu 1,42% à 3 465 yens et KDDI 1,72% à 6 840 yens, tandis que NTT Docomo a terminé inchangé à 136 900 yens.Les constructeurs d'automobiles dont les titres ont repris beaucoup de terrain ces dernières semaines ont marqué une pause: Toyota a terminé inchangé à 4 815 yens, tout comme Honda à 3 580 yens, tandis que Nissan s'est effrité de 0,30% à 993 yens. Les géants de l'électronique ont en revanche continué de reprendre du poil de la bête grâce à des résultats financiers moins mauvais ou au moins stabilisés par rapport à il y a trois mois: Panasonic a grimpé de 2,44% à 757 yens et Sony de 2,57% à 1 519 yens.