Le négociateur iranien Saïd Jalili a indiqué à Istanbul que ses entretiens la veille dans cette ville avec la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, avaient été longs et utiles et que les parties avaient décidé de continuer leurs négociations. La dernière réunion, les 5 et 6 avril à Almaty, au Kazakhstan, n'avait pas permis de réaliser une percée dans les pourparlers entre le groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU - Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine - plus l'Allemagne) et l'Iran. Hier soir, comme l'a précisé Mme Ashton, “nous avons eu de longues et utiles discussions. Nous avons eu l'opportunité de rentrer dans les détails et avons décidé de continuer à travailler et de maintenir nos entretiens”, a souligné M. Jalili devant la presse, s'exprimant par le biais d'un traducteur. Mme Ashton avait qualifié, mercredi, ses entretiens avec le responsable iranien d'utiles dans un communiqué et indiqué qu'il était temps de procéder à une réflexion sur les modalités des prochaines étapes des difficiles négociations. “Nos propositions à Almaty étaient très bonnes”, a estimé M. Jalili, soulignant que les 5+1 avaient préféré en discuter entre eux avant d'y répondre. “Nous espérons qu'ils pourront s'entendre sur ces propositions. Nous espérons qu'ils pourront transformer nos propositions en une chance pour la coopération”, a dit M. Jalili. A l'issue de cette réunion, Mme Ashton, qui dirige les négociations pour les grandes puissances, avait déclaré que les positions entre les deux parties restaient très éloignées sur le fond. Le responsable a affirmé que son pays était prêt à continuer n'importe quand les discussions avec les 5+1, insistant cependant sur une reconnaissance du droit de l'Iran à enrichir de l'uranium, le principal point sur lequel les grandes puissances exigent des concessions de Téhéran en promettant en échange d'atténuer les sanctions visant Téhéran. M. Jalili a en outre souligné à Istanbul que les puissances occidentales souhaitaient avancer pas à pas dans les négociations. “Nous avons évoqué la nuit dernière la question d'introduire un équilibre à ces pas de manière à ce qu'ils soient réciproques”, a-t-il dit et de prévenir: “Certaines opportunités peuvent être perdues si l'on en fait pas bon usage”. Au cours d'une réunion en février, les 5+1 avaient présenté une offre prévoyant la suspension et non plus l'arrêt des activités d'enrichissement d'uranium à 20% en Iran. Ils avaient proposé en échange d'atténuer certaines sanctions sur le commerce de l'or et le secteur pétrochimique, qui étranglent l'économie iranienne. Les grandes puissances et Israël accusent Téhéran de vouloir fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire, ce que nie catégoriquement l'Iran. Istanbul a accueilli plusieurs réunions sur ce dossier sensible.