Téhéran a confirmé hier un accord entre le chef des négociateurs nucléaires iraniens Saïd Jalili et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton sur le contenu des discussions prévues les 18 et 19 juin à Moscou, entre l'Iran et les grandes puissances. Ces discussions porteront sur les demandes et propositions faites par les deux parties lors des discussions de Baghdad en mai, a indiqué un communiqué du Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN) iranien qui supervise le dossier nucléaire. Selon ce communiqué, Mme Ashton, qui représente le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), a indiqué à M.Jalili que les grandes puissances étaient «prêtes à discuter de la proposition en cinq points de la République islamique faite à Baghdad sur les questions nucléaires et non nucléaires». Toujours selon le communiqué iranien, Mme Ashton a insisté sur «la nécessité que la rencontre de Moscou soit couronnée de succès» et a espéré qu'elle puisse «aboutir à des points communs sur la base de la proposition en cinq points de l'Iran et la proposition du groupe 5+1». Mme Ashton a annoncé lundi soir dans un communiqué être parvenue à un accord sur le contenu des discussions de Moscou à l'issue d'un entretien téléphonique d'une heure avec M.Jalili. Cet accord porte «sur la nécessité pour l'Iran de s'engager à discuter des propositions des 5+1, qui répondent aux inquiétudes quant au caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien» et dont les 5+1 doutent, selon le communiqué. La responsable européenne a également «fait part de la disposition des 5+1 à répondre aux questions soulevées par les Iraniens à Baghdad», a ajouté le communiqué sans donner plus de détails. A Baghdad, les 5+1 ont notamment demandé à l'Iran de suspendre ses activités sur le site nucléaire enterré de Fordo (centre), d'arrêter l'enrichissement d'uranium à 20%, et d'échanger son stock d'uranium enrichi à 20% contre le combustible nucléaire dont il a besoin. En échange, ils ont proposé d'alléger les sanctions internationales contre Téhéran ainsi qu'une coopération dans plusieurs domaines nucléaires civils. Téhéran, qui refuse de renoncer à l'enrichissement d'uranium en invoquant le TNP, a répondu à un niveau plus politique en réclamant notamment la reconnaissance inconditionnelle de ses droits nucléaires et l'élargissement des discussions à des questions de «coopération non-nucléaire» reconnaissant son influence régionale.