Le Maroc est l'un des pays du pourtour méditerranéen où sont enregistrés le plus grand nombre de piqûres de scorpion, avec 30 000 cas par an dont une centaine sont mortels, a souligné, avant-hier, un expert lors d'un colloque à Marrakech. Le Centre antipoison et de pharmacovigilance (CAPM) a récemment estimé à 30 000 le nombre de cas recensés chaque année dans le royaume, ce qui en fait la première cause d'intoxication, devant les intoxications alimentaires. Le taux de mortalité est, lui, d'environ trois décès pour 1 000 piqures, soit près d'une centaine de cas par an, principalement chez les moins de 15 ans, a souligné Ali Boumezzough, à l'occasion du 1er Congrès méditerranéen sur les envenimations scorpioniques et ophidiennes. Ce taux est assez élevé par rapport à d'autres pays du Bassin méditerranéen, en raison du contexte bioclimatique et de la scorpiofaune riche et diversifiée du royaume, a ajouté cet expert, membre du comité d'organisation. Selon lui, le Maroc compte quelque 50 espèces de scorpions, dont 22 venimeuses et dangereuses, la région la plus concernée par les cas de piqûre étant celle de Marrakech. Dans le cadre de la prise en charge médicale de ces piqûres, les organisateurs du colloque ont sollicité un laboratoire mexicain ayant mis en place en période d'essai deux antidotes spécifiques, dont un pour les serpents d'Afrique du Nord et un autre pour les scorpions, a encore noté ce chercheur. Plus de 80 experts et médecins originaires d'une vingtaine de pays participent à ce congrès qui se déroule jusqu'à jeudi autour de plusieurs thèmes dont l'évaluation clinique des anti- venins ou encore la faune scorpionique d'intérêt médical au Maghreb.