Nous avons l'habitude d'aller aux élections sans nous poser les vraies questions. Quand avons-nous choisi réellement ce que les candidats et les partis nous ont proposé ? Que chacun soit réellement franc et réponde en toute conscience. Nous nous sommes adonnés à la lecture des programmes en concurrence. Pour ceux qui répondront par un oui, ont-ils comparé les programmes et choisi pour l'avenir en toute conscience ? De toute façon, les programmes, tous les programmes, n'ont jamais donné une évaluation chiffrée des projets à mettre en œuvre. Pire, l'origine du financement n'a jamais été précisée, et ceci est valable pour tous. Tout se passe comme si chacun sait que les ressources sont illimitées. Et pourtant, il n'y a pas eu de surenchère. Aucun candidat n'a voulu placer la barre des promesses d'engagement à un très haut niveau. Personne n'a dit moi, je vais construire trois millions de logements. Du moment que le financement ne pose pas problème, il n'est pas utile d'en parler. Normalement, la consistance des projets est liée à la fois au cours du baril de pétrole et à la quantité vendue moins les investissements à réinjecter dans les équipements d'exploitation des hydrocarbures. Il apparaît alors qu'il n'est nullement besoin de génie pour réaliser les projets, car gouverner n'est pas prévoir, mais dépenser. Une autre anomalie est également à relever. Nous n'avons jamais entendu un candidat, quel qu'il soit, dire qu'il va augmenter les impôts, ou diminuer les impôts, imposer les riches à partir d'un certain niveau de fortune. Combien de riches en Algérie générés par un modèle qui n'est ni socialiste, ni capitaliste ? Combien de milliardaires ont tiré leurs fortunes des importations et combien ont tiré les leurs de l'industrie productive? L'impôt, on n'en parle pas, car c'est improductif sur le plan électoral. Quelle légitimité financière succèdera à la légitimité historique, celle issue de la spéculation, ou celle issue de la base productive ?