Le FMI évoquera "dans les prochains jours" la situation de sa directrice générale, après lui avoir apporté sa confiance "à plusieurs reprises", a annoncé l'institution. Christine Lagarde a été placée, avant-hier, sous statut de témoin assisté dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais. "Le conseil d'administration (qui représente les 188 Etats-membres) a été tenu informé de cette affaire à plusieurs reprises et a exprimé à chaque fois sa confiance dans la capacité de la directrice générale de s'acquitter efficacement de ses fonctions", indique le Fonds monétaire international dans un communiqué. "Le conseil d'administration sera de nouveau tenu informé de son évolution dans les prochains jours", a-t-il ajouté. A l'issue d'une audition de deux jours devant la Cour de justice de la République (CJR) à Paris, l'ex-ministre de l'Economie a été placée sous statut de témoin assisté dans l'enquête sur la décision prise en 2007 de recourir à un arbitrage pour solder le litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas. Elle échappe donc à la mise en examen, le statut de témoin assisté étant intermédiaire entre celui de témoin et celui de mis en examen.
Placée sous statut de témoin assisté M. Lagarde a annoncé qu'elle avait été placée par la justice française sous le statut de témoin assisté dans une enquête sur un arbitrage privé contesté. Mon statut de témoin assisté n'est pas une surprise pour moi, puisque j'ai toujours agi dans l'intérêt de l'Etat et conformément à la loi, a déclaré à la presse Mme Lagarde à l'issue de deux jours d'audition par la Cour de justice de la République. Le statut de témoin assisté est intermédiaire entre celui de témoin et celui d'inculpé. Mes explications ont permis d'apporter une réponse aux doutes qui avaient été soulevés concernant les décisions que j'avais prises à l'époque, a déclaré Mme Lagarde à la presse. Je retourne dès ce week-end à Washington pour me consacrer entièrement à ma mission à la tête du FMI et continuerai à tenir mon conseil d'administration informé, a ajouté Mme Lagarde. Réactions politiques Voici des réactions politiques, hier, au placement de Christine Lagarde, sous le statut de témoin assisté par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) dans l'enquête sur le règlement en 2008 du litige avec Bernard Tapie après la vente d'Adidas. L'ex-ministre de l'Economie (2007-2011) échappe donc à la mise en examen: Thierry Mandon, un des porte-parole des députés PS : Enfin est reconnu le fait que le recours à la procédure d'arbitrage était quand même extrêmement suspicieux. On peut, concernant le rôle personnel qu'a joué Mme Lagarde, lui accorder le bénéfice du doute. Peut-être qu'elle a été victime de gens beaucoup plus malins et beaucoup plus sournois qu'elle qui, eux, savaient très bien ce qu'ils faisaient et qui se sont servi d'une forme de naïveté de Mme Lagarde dans ce domaine. Je crains que la prochaine fois où un Français sera candidat dans une grande institution (comme le FMI, dont Dominique Strauss-Kahn a été le directeur général), ceux qui doivent nommer les dirigeants y regardent à deux fois avant de nommer un de nos compatriotes. De ce point de vue là, ça risque de se traduire par une perte d'influence de la France dans les grandes organisations internationales. Mais je ne crois pas qu'elle (Christine Lagarde) soit immédiatement en danger sur le FMI. C'est un danger plus sournois qui la menace, c'est que le rôle moral et politique qu'elle avait jusqu'à maintenant soit amoindri durablement par ces épisodes judiciaires (interviewé par Europe 1) Valérie Pécresse, députée UMP, ancienne ministre du Budget quand Mme Lagarde était ministre de l'Economie: Je suis heureuse que Christine Lagarde ait convaincu la Cour de justice de la République de sa bonne foi... Parce qu'en réalité cette décision (de placement sous statut de témoin assisté) montre que la CJR a considéré que Christine Lagarde avait pris la décision (de l'arbitrage) en toute honnêteté, en toute sincérité, et pour moi c'est une bonne nouvelle évidemment (BFMTV) Charles de Courson, député UDI, secrétaire de la commission des Finances de l'Assemblée, qui juge illégal le recours à l'arbitrage dans l'affaire Tapie-Crédit Lyonnais : la décision de placer Mme Lagarde sous ce statut intermédiaire entre celui de témoin et de mis en examen ne préjuge en rien de l'évolution finale de cette affaire. Les trois juges de la CJR continuent leurs investigations. Christine Lagarde est la seule ministre à avoir donné son feu vert à cet arbitrage et à avoir décidé de ne pas recourir à une annulation de cette décision.